Ce que pensent les catholiques français du pape François
RELIGION – «20 Minutes» a interrogé les catholiques français sur la première année du pontificat de François…Vincent Vanthighem
«Le changement, c’est maintenant!» Un an après la démission de Benoît XVI, la quasi-totalité des Français saluent l’arrivée de François à la tête du Vatican. 20 Minutes les a interrogés pour savoir ce qu’il avait apporté dans leur vie de croyant.
Il donne confiance
«Avant, c’était simple d’attaquer les catholiques. Désormais, on se sent tout de même mieux compris», confie Capucine, 26 ans, salariée dans une ONG. «C’est sûr qu’il y a beaucoup moins de défiance contre nous», renchérit Laurent, catholique de 36 ans qui travaille dans la finance à Paris. Fidèle aux préceptes de Jean-Paul II, les catholiques n’ont plus «peur» de dire qu’ils le sont et ce qu’ils ressentent. Un sondage BVA paru en décembre pour Le Parisien assure ainsi que 85% des Français ont une «bonne opinion» du pape François.
Il remplit les églises
Cédric Burgun n’a pas de chiffre et ne cherche pas à en avoir. Mais ce père qui officie dans une paroisse parisienne en est persuadé. «Depuis l’élection de Français, j’ai vu des gens revenir vers l’église.»
La preuve se situe sans doute dans les statistiques du catéchuménat qui regroupe les adultes qui désirent devenir chrétiens et se préparent donc à recevoir le baptême. De 3.200 en 2012 en France, ils sont passés à 3.400. «Je ne sais pas si c’est l’effet du Pape mais c’est rassérénant de voir un chiffre lié à l’église en hausse», sourit Thérèse qui enseigne justement le catéchisme.
Il enthousiasme les jeunes
Il tweete dans toutes les langues et ne rechignent pas à un petit «selfie» avec une bande d’adolescents. François a tout pour plaire aux jeunes. «Depuis les Journées mondiales de la jeunesse de Rio (Brésil), j’ai vu nombre de jeunes s’engager pleinement dans la foi que ce soit dans l’église ou dans des associations», souligne le père Cédric Burgun.
Capucine était justement du voyage à Rio. «Je me souviens y avoir rencontré deux jeunes qui n’étaient pas particulièrement croyants. Mais quand le Pape les a tutoyés et leur a dit de ne pas avoir peur, ça les a complètement retournés.»
Il parle simplement
«Benoît XVI était universitaire, professeur», concède Laurent. «François, lui, a un style direct. Un tempérament différent, latino», poursuit Capucine. Tous les chrétiens louent la simplicité du discours de François qui tranche avec le côté «austère» de son prédécesseur. «Ses propos sont souvent très imagés et donc accessibles à tous», confirme ainsi le père Cédric Burgun.
Il défend les valeurs de l’église
Il a beau être «cool», François n’est pas en train de révolution les dogmes de l’église catholique. «Il n’a pas changé le message de l’église», explique encore le père Cédric Burgun. C’est d’ailleurs ce qui plaît aux catholiques. «Pour moi, il est pleinement dans la continuité de ses deux prédécesseurs, pense Capucine. Sur le fond, c’est la même ligne. Il évoque la nouvelle évangélisation comme Benoît XVI, la charité comme Jean-Paul II.»
Il suscite beaucoup d’espoir
Ordination de femmes, mariage des prêtres: en un an, François a fait passer quelques messages qui ont rempli les catholiques français d’espoir. «Il a clairement pris position sur la question des chrétiens divorcés, explique Thérèse. On attend cela depuis tellement longtemps que c’est positif. Il ne reste plus qu’à transformer les propos en une vraie réforme. Je pense que cela pourrait aboutir dans les trois ou quatre prochaines années.»
Il déçoit les intégristes
Seule voix discordante dans ce nuage de louanges, Alain Escada est, lui, «déçu» par le pape François. Le Président de l’institut Civitas déplore que «la doctrine morale de l’église, notamment en ce qui concerne l’essence même de la famille ait été mise sous le boisseau.» «Il est soucieux de plaire au monde et aux médias, critique-t-il. Or cela devrait être le dernier de ses soucis. Oublier la lutte contre l’avortement est, pour nous, quelque chose d’inexcusable. Un berger doit oser proclamer la vérité. Même si elle ne fait pas plaisir à entendre…»