SOCIETEJulie Gayet dans un clip pour dénoncer les mariages forcés

Julie Gayet dans un clip pour dénoncer les mariages forcés

SOCIETELe court-métrage est signé Lisa Azuelos, la réalisatrice de LOL...
Faustine Vincent

Faustine Vincent

Après sa première apparition publique aux Césars depuis la révélation de sa liaison avec François Hollande, Julie Gayet apparaît de nouveau, cette fois dans un clip contre les mariages forcés. Le court métrage met en scène une toute jeune fille blonde, dont le sort est scellé - au ralenti et noir et blanc - par ses parents, joués par l’actrice et Alexandre Astier.

«14 millions de cris»

On la suit depuis la cour de récréation jusqu’à chez elle, où sa mère la pare comme une jeune mariée, avant de l’emmener jusqu’à la mairie. Un homme ayant l’âge d’être son grand-père l’y attend. «Je vous déclare unis par les liens du mariage», articule la maire (toujours au ralenti), sous les applaudissements. Un ours en peluche, apparu entre-temps, tombe au sol, tandis que résonne ironiquement le refrain de Sweetbox, «Everything’s gonna be alright». Les noces suivent. Gros plan sur le cri muet de la jeune victime.

«14 millions de cris par an, et personne pour les entendre. Les petites filles ne sont pas des femmes», conclut le court-métrage, signé Lisa Azuelos, la réalisatrice de LOL. Selon une estimation faite en 2010 par le Fonds de l’ONU pour la population (Unfpa), 13,5 millions de jeunes filles sont mariées chaque année avant l’âge de 18 ans.

«Favoriser l’identification»

En France, 70.000 jeunes filles sont potentiellement menacées, selon une estimation du Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles (Gams). Les premières victimes sont très majoritairement des Françaises d’origine étrangère ou des étrangères résidant en France. La réalisatrice a toutefois choisi de placer l’histoire de la jeune fille dans un milieu aisé parisien pour favoriser «l’identification et l’empathie» des spectateurs.

Isabelle Gillette-Faye, sociologue et directrice du Gams, estime que ce clip est «une très bonne chose». «Il ne stigmatise pas une population plutôt qu’une autre, permet de faire prendre conscience que c’est un adulte qui épouse une enfant, et de montrer que c’est une réalité que vivent des millions de petites filles nées ici et ailleurs».

Le court-métrage est diffusé sur le net à l'occasion de la Journée de la femme le 8 mars.