Ce qu’il faut retenir du rapport sur «L’égalité pour les femmes migrantes»
POLITIQUE- Elles sont de plus en plus nombreuses à arriver célibataires en France…À Grenoble, Souhir Bousbih
En déplacement jeudi à Grenoble, notamment pour soutenir le candidat socialiste Jérôme Safar, la ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem s’est fait remettre les conclusions du groupe de travail sur les «femmes migrantes» piloté par l’adjoint au maire grenoblois, Olivier Noblecourt.
Des femmes diplômées mais sans perspective d’avenir
Pour l’élu, dans ce rapport, il s’agit d’abord de démonter des idées reçues: «Les migrations au féminin sont souvent représentées d’une manière faussée. Plus de la moitié de ces femmes (52%) viennent en France sans leur conjoint depuis 2008 et la majorité sont plus qualifiées que les hommes», souligne-t-il. Mais malgré leurs diplômes, l’accès à l’emploi leur est plus difficile qu’aux hommes: «Elles sont victimes de discriminations massives et cela freine leur intégration», poursuit Olivier Noblecourt. Plusieurs pistes sont évoquées dans le rapport pour pallier le problème, comme par exemple simplifier les pratiques d’établissement des attestations de comparabilité des diplômes. Le rapport met également l’accent sur la nécessité d’une meilleure application des formations existantes, comme la formation linguistique, «souvent sous-utilisées».
Lutter contre la violence au quotidien
Les migrations se font de plus en plus en célibataire, ce qui n’est pas sans conséquences pour ces femmes. En situation précaire et irrégulière, elles sont plus vulnérables et se retrouvent livrées à elles-mêmes, ou plutôt aux autres. Elles sont plus exposées aux «violences des passeurs qu’elles sollicitent ou de compagnons de fortune rencontrés au fil du parcours»,observe le rapport. La situation des femmes qui ont migré dans le cadre du regroupement familial n’est parfois pas plus enviable. «Elles sont victimes de chantage, car elles sont mal informées sur leurs droits. On leur dit "si tu me quittes, tu n’auras plus de papiers", ce qui est faux. Il faut mieux informer ces femmes sur leurs droits», insiste Najat Vallaud-Belkacem.
Un meilleur accompagnement
Pour ce faire, le rapport préconise de généraliser la démarche du guichet unique et d’instituer un référent dans les préfectures dédié aux femmes étrangères victimes de violence. «L’éparpillement des acteurs est un problème, ces femmes ne savent pas à quelle porte frapper. Elles ont besoin d’un endroit fixe pour se renseigner», explique Olivier Nobecourt. Et pour joindre la parole aux actes, le rapport recommande de délivrer un titre pluriannuel aux victimes de violences conjugales «le temps de se rétablir après leur mise en sécurité» et tout le temps de la procédure pénale.