Intempéries: le ras-le-bol des Bretons devant les tempêtes qui se suivent

Intempéries: le ras-le-bol des Bretons devant les tempêtes qui se suivent

"On a tempête sur tempête, là, y en a ras-le-bol!", se plaint Armande, une Finistérienne aux prises avec les éléments depuis deux mois, alors qu'une nouvelle perturbation balaye vendredi le Nord-Ouest de la France.
"On a tempête sur tempête, là, y en a ras-le-bol!", se plaint Armande, une Finistérienne aux prises avec les éléments depuis deux mois, alors qu'une nouvelle perturbation balaye vendredi le Nord-Ouest de la France.
"On a tempête sur tempête, là, y en a ras-le-bol!", se plaint Armande, une Finistérienne aux prises avec les éléments depuis deux mois, alors qu'une nouvelle perturbation balaye vendredi le Nord-Ouest de la France. - Fred Tanneau AFP
© 2014 AFP

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«On a tempête sur tempête, là, y en a ras-le-bol!», se plaint Armande, une Finistérienne aux prises avec les éléments depuis deux mois, alors qu'une nouvelle perturbation balaye vendredi le Nord-Ouest de la France.

En raison des vents violents, dont les conséquences sont aussi économiques, la quasi-totalité des vols ont été annulés dans les aéroports de Brest, Lorient ou Quimper, tandis que 25.000 foyers bretons étaient privés d'électricité à 16H00, la plupart dans le Finistère, selon ERDF.

Dans ce département, les pompiers avaient réalisé quelque 400 interventions vers 18H00, essentiellement en raison de la chute d'arbres.

«Il pleut tous les jours, y en a marre», râle Armande, cette retraitée de 70 ans résidant à Guengat, petite commune de 1.600 habitants à une poignée de kilomètres de Quimper.

«Les bougies sont prêtes, la lampe électrique aussi... on prend nos précautions maintenant», assure cette femme aux cheveux coupés courts, qui subit depuis mi-décembre, à intervalles réguliers, les coupures de courant.

«On est obligé d'aller dans les grandes surfaces chercher la lumière..., faire de la luminothérapie, comme dit mon mari», assure-t-elle, très sérieusement.

Vents violents, trombes d'eau, grêle, houle, inondations, coupures de courant, dégâts le long du littoral: dans les Finistère, tout particulièrement touché, les intempéries ne laissent aucun répit aux habitants depuis le début de l'hiver.

A titre d'exemple, à Brest, il est tombé depuis le 15 décembre 636 mm de pluie, un record, selon Météo-France, qui a de nouveau placé vendredi six départements du Nord-Ouest - Côtes-d'Armor, Finistère, Morbihan, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Manche - en vigilance orange «Vent et Vagues-submersion».

Le vent devait souffler dans la soirée jusqu'à 120 kmh dans l'intérieur des terres, selon la même source, qui prévoit le long des côtes des pointes à 130kmh et jusque 140 kmh sur les caps les plus exposés.

Des vents générant de très fortes vagues sur la façade atlantique et en entrée de Manche, provoquant une surélévation du niveau de la mer avec des coefficients de marée de 81 pour la pleine mer de vendredi soir et 84 pour la pleine mer de samedi matin, selon Météo-France.

- 'Ca bouleverse la vie' -

«On n'en sort pas du mauvais temps, ça bouleverse la vie», témoigne Michèle Lescoat, une habitante de Quimperlé, où les crues de la Laïta se succèdent désormais à un rythme régulier.

«On dirait qu'il n'y a pas de fin», constate la sexagénaire qui, inquiète, a quitté la veille sa jolie maison face à la rivière. «C'était affreux hier, il a plu des trombes; le temps était extrêmement gris et j'ai été prise d'angoisse».

«Je n'ai jamais vu une eau tomber avec autant de force. Ici, on est plutôt habitué à la petite pluie, rarement on a des grosses pluies comme ça, qui gonflent les rues», poursuit la femme, récemment restée plusieurs jours sans chauffage ni eau chaude à cause des inondations à répétition.

Il y a avait en début de soirée 40 cm d'eau sur les quais de Quimperlé, selon la préfecture du Finistère, et des légers débordements à Morlaix et Landerneau, tandis que le pont de l'Iroise à Brest a été coupé à la circulation dès 16H00. En outre, le périphérique de Nantes était partiellement fermé et de nombreuses routes coupées en raison d'inondations.

La préfecture maritime de l'Atlantique signalait pour sa part la perte de 50 conteneurs au large de la Bretagne par un navire de la compagnie Maersk, alors que la mer est très forte, avec des creux de 7 à 8 mètres.

«On a eu une succession de perturbations depuis le début de l'hiver avec des épisodes un peu tempétueux», reconnaît Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo-France, soulignant l'intensité de «Ulla», la perturbations actuelle. «Nous avons là, sur la pointe de la Bretagne, la tempête la plus forte depuis le début de l'hiver», prévient-il, avant d'annoncer pour la semaine prochaine un certain «répit».