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A Redon encerclée par eaux, les habitants espèrent ne pas revoir la crue de 1995

A Redon encerclée par eaux, les habitants espèrent ne pas revoir la crue de 1995

La petite ville de Redon (Ille-et-Vilaine), encerclée par les ...
© 2014 AFP

© 2014 AFP

La petite ville de Redon (Ille-et-Vilaine), encerclée par les eaux gonflées de la Vilaine, de l'Oust et du canal de Nantes à Brest, espère, malgré l'inondation de plusieurs rues et d'une vingtaine de maisons, échapper aux dégâts de grande ampleur de la crue de 1995, qui ont marqué les esprits.

La Vilaine, gonflée par les pluies des dernières semaines, charrie encore d'importants flots boueux lundi sous un ciel incertain. Elle est séparée de la vieille ville par un rempart formé de deux immenses boudins blancs posés sur la berge. L'eau qui parvient à se glisser en dessous est activement pompée par les pompiers.

«On nous annonce pour la Vilaine 4 m 64 ou 65 ce soir, ce sont des niveaux en augmentation mais moins qu'hier et je pense que ça va se stabiliser cette nuit peut-être», explique à l'AFP le maire de cette commune de quelque 10.000 habitants, Vincent Bourguet (DVD), depuis les bords du fleuve.

«Ensuite, il y a l'Oust, nourri par les eaux du Morbihan: la crue est importante, il y a une zone industrielle où quelques entreprises sont touchées et puis il y a une zone d'habitation avec une vingtaine de maisons inondées», explique-t-il.

Dans la matinée, l'eau descendait très lentement, d'un centimètre par heure. Si en milieu d'après-midi les dépôts de branches et de débris dans les rues montrent un début de décrue, aucune maison n'est en cours de nettoyage. Et des pluies sont encore attendues.

«Mes chaussons partaient tout seuls»

Rue Jacques-Cartier et rue des Noë, le seul moyen d’accéder à leur domicile pour les habitants des maisons inondées situées sur les bords de l'Oust est une étroite passerelle de deux planches posées sur des parpaings.

Chez Daniel Cadiot, qui vit seul dans la rue Jacques-Cartier, «c'est la deuxième fois que l'eau monte». La dernière fois, c'était juste avant Noël: «J'ai vu mes chaussons qui partaient seuls dans le couloir», raconte cet homme au rez-de-chaussée de sa maison, où le grand lit en bois, l'armoire, la table... tout a été surélevé de deux parpaings.

Un chauffage électrique également sur parpaings est tout de même en marche «parce que les prises sont en hauteur», explique-t-il, les bottes en caoutchouc dans un ou deux centimètres d'eau. Sa maison, comme toutes celles du bout de sa rue, a connu toutes les inondations importantes depuis 1995. «L'eau rentre par le sol», raconte-t-il, «ce qui est inquiétant, c'est la nuit».

«Mais en 1995, il y avait bien plus haut, jusqu'à la table, montre-t-il, ça rentrait par les fenêtres». Stoïque et patient sur le pas de sa porte, il répond inlassablement aux médias qui défilent.

Un peu plus loin, la rue des Noë est presque déserte. Deux jeunes gens pressés sortent d'un domicile sur l'étroite passerelle: «Nous n'avons pas d'eau chez nous mais nous avons accueilli notre voisine d'en bas», expliquent-ils.

De l'autre côté de la Vilaine, une fois le pont central franchi pour rejoindre la commune de Saint-Nicolas-de-Redon, en Loire-Atlantique, c'est le Canal de Nantes à Brest qui fait des siennes.

La route digue qui le sépare d'un centre commercial Leclerc présente une fuite et le parking, ainsi qu'une partie des réserves du centre, ont été inondés. D'immenses pompes sont installées par les pompiers et recrachent l'eau dans le canal, espérant limiter les dégâts en attendant la décrue.

Cet article est réalisé par Journal du Net et hébergé par 20 Minutes.