Nantes: un père «indigné» par la «monoparentalité» retranché dans une grue

Nantes: un père «indigné» par la «monoparentalité» retranché dans une grue

Un homme, privé de ses deux enfants après une séparation, ...
© 2013 AFP

© 2013 AFP

Un homme, privé de ses deux enfants après une séparation, a escaladé dimanche matin une grue géante à Nantes, comme il l'avait déjà fait en février, pour protester contre la «monoparentalité» et réclamer la résidence alternée pour les enfants en cas de séparation des parents, a constaté un photographe de l'AFP.

Ce père, Nicolas Moreno, a grimpé vers 06H00 sur la grue, jaune, d'une quarantaine de mètres, installée sur les anciens chantiers navals de Nantes, et a l'intention d'y passer «une ou deux nuits», a-t-il affirmé à l'AFP lors d'une conversation téléphonique.

Agé de 35 ans, M. Moreno est séparé de sa compagne et père de deux garçons de 3 et 2 ans qui vivent avec leur mère dans les Landes alors que lui-même est domicilié dans l'Ain, soit à plusieurs centaines de kilomètres.

Il a accroché une banderole sur la grue, proclamant: «L'égalité, c'est la résidence alternée».

«Je ne suis pas en colère, je suis indigné par ce que propose le gouvernement sur la résidence des enfants en cas de séparation», a dit Nicolas Moreno, qui a confié être monté sur la grue non pas pour défendre sa propre cause mais «pour défendre tous les parents et tous les enfants victimes de la monoparentalité».

«Aujourd'hui, seuls 15% des enfants dont les parents sont séparés sont en résidence alternée en France, ce qui est lamentable. Ca veut dire que seulement un peu plus d'un enfant sur 10 voit une semaine sur deux sa maman, puis son papa», a-t-il expliqué.

«On est dans un pays civilisé, l'égalité existe à tous les niveaux, sauf sur la parentalité. Les magistrats n'incitent pas les pères à être papas», a-t-il commenté.

M. Moreno proteste également contre un amendement sur la résidence alternée, «voté en septembre par le Sénat» mais «rejeté par la commission des lois de l'Assemblée nationale», explique-t-il dans un communiqué envoyé à la presse.

En février, alors qu'un père s'était retranché dans cette même grue jaune nantaise pour un problème de garde d'enfant, M. Moreno avait escaladé une seconde grue géante, grise, distante de quelques centaines de mètres de la première. Il y était resté quelques heures.

La mère de M. Moreno avait expliqué que son fils, habitant alors dans le département de l'Isère, avait agi par «solidarité» avec le premier papa et en solidarité «avec tous les papas qui veulent s'occuper de leurs enfants».

L'action de ces deux pères avait fait tâche d'huile, les «pères en colère» multipliant les actions spectaculaires en France.

Samedi, ce sont quatre pères de famille corses qui se sont installés dans le clocher d’une église, à Bastia (Haute-Corse), pour protester contre «l’acharnement judiciaire» et «l'impossibilité d'obtenir la garde de leurs enfants».

Ils y ont passé la nuit et souhaitent par leur action alerter l'opinion publique sur la situation des «papas en souffrance».

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