ARTVIDEO. Paris: Les Yamakasi se déplacent de la rue vers le théâtre

VIDEO. Paris: Les Yamakasi se déplacent de la rue vers le théâtre

ARTUne pièce est mise en scène par l'un des co-fondateurs du mouvement...
Mathieu Gruel

Mathieu Gruel

Le chemin n'était pas tout tracé. Né dans la rue, où il a été porté par les Yamakasi*, l'art du déplacement fait un pas de plus. Vers le théâtre cette fois. La discipline est en effet au cœur du spectacle «Nos masques», présenté depuis jeudi par la compagnie World Movement, au théâtre Menilmontant (20e).



Et «c'était un objectif depuis une dizaine d'année», reconnaît Guylain Boyeke, cofondateur des Yamakasi. En mettant en scène et chorégraphiant cette pièce, inspirée du livre Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même de Lise Bourbeau, il voulait «que l'art du déplacement puisse entrer dans les théâtres» et s’ouvrir encore plus au public.

Pièges de la vie

Après un passage sur la scène de la comédie musicale «Notre Dame de Paris», en 1998, puis dans les films Taxi 2 et Yamakasi, au début du millénaire, ce nouveau projet veut également «faire passer des messages précis», détaille Guylain Boyeke.

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Entre franchir des murs et éviter les pièges de la ville, ou s’interroger sur ceux de la vie dans un théâtre, le parallèle est tentant. «Il y a des épreuves. Et tant qu'on n’a pas compris que l'on a des choses à régler, on retombe dans les mêmes travers», analyse Guylain Boyeke.

Etre courageux

Sur scène, cinq Yamakasi et deux comédiens portent ainsi une pièce «qui interroge sur la capacité de notre esprit et de notre corps à évoluer». Une histoire qui veut donner à réfléchir sur soi tout en mettant en scène cet art du déplacement.

Car l’idée était «de s’exprimer au-delà de son environnement fermé», explique le metteur en scène. Et pour y parvenir, il mise sur le cœur. «Etre Yamaksi, c’est être courageux. Ne pas être passif.» Et pour y arriver, il faut donc «garder courage et faire les choses avec le cœur», confie Guylain Boyeke.

Philosophie de vie

Pour lui, pas de doute. Alors qu’il vient d’animer les dernières répétions du spectacle, au premier étage de l’espace culturel quai de Jemmapes (10 e), il se réjouit de pouvoir compter sur des artistes «qui font les choses avec amour». Parce que, «quand on met de l’amour dans ce que l’on fait, ça devient de l’art», estime le metteur en scène.

Sous cette nouvelle casquette, Guylain Boyeke n’oublie pas pour autant d’où il vient. «Quand on est un Yamakasi, on l’est toute sa vie», assure-t-il. «C’est une philosophie de vie, une façon de penser son rapport aux autres, ou à l’environnement…» Et d’avancer, toujours.

*Yamakasi signifie «esprit fort» en Lingala

«Nos masques», du 19 décembre 2013 au 28 février 2014, les jeudis et vendredi à 21h au théâtre Menilmontant. Tarifs: 18 et 12 Euros.