Evacuation d'un campement illégal de familles roms à Bordeaux

Evacuation d'un campement illégal de familles roms à Bordeaux

20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une dizaine de familles roms, environ une cinquantaine de personnes qui occupaient un campement illégal en banlieue de Bordeaux, ont été délogées sans incident par la police mardi, a-t-on appris de sources concordantes.

Averties de l'action préfectorale faisant suite à une décision de justice, les familles, dont de nombreux enfants, attendaient l'arrivée des forces de l'ordre accompagnées d'un huissier et d'un interprète. Avant de quitter les lieux, les personnes d'origine bulgare ont récupéré tous les objets qu'ils pouvaient prendre avec eux avant de monter dans des camionnettes, a constaté un photographe de l'AFP.

Quinze personnes éligibles à la MOUS

«Ce squat avait été repéré il y a un an et demi et, avant de réaliser l'expulsion, il a été fait une analyse des familles qui s'y trouvaient pour pouvoir leur faire bénéficier, selon des critères, d'un accompagnement», a indiqué à l'AFP le préfet délégué pour la défense et la sécurité dans le Sud Ouest, Hubert Weigel.

Ainsi, sur la cinquantaine de personnes se trouvant dans ce campement, trois familles, soit une quinzaine de personnes, ont été désignées éligibles au programme de Maîtrise d'œuvre urbaine et sociale (MOUS) permettant un accès au logement, selon Weigel.

Un très gros gâchis

Les autres personnes évacuées bénéficieront d'un hébergement temporaire, et six d'entre elles font l'objet d'une obligation à quitter le territoire français, a-t-il précisé. «Il y aura des adultes à la rue après la nuitée d'hôtel de ce soir et certains iront dans d'autres squats», a indiqué à l'AFP un membre du Réseau éducation sans frontière (RESF), Brigitte Lopez, qui assistait les familles mardi lors de cette expulsion.

«Les parents de neuf enfants scolarisés vont se retrouver sans solution, c'est un très gros gâchis», a relevé Brigitte Lopez, soulignant que seuls trois enfants scolarisés bénéficiaient d'un accès à un logement. Elle a par ailleurs condamné «l'opacité» entourant la sélection des familles éligibles à la MOUS. «Nous ne comprenons pas ce qui préside au choix des familles», a-t-elle ajouté, soulignant «l'absence de retour auprès des familles pour expliquer les refus».

Selon la préfecture, il ne reste à Bordeaux qu'un seul campement illégal. «Fin 2011, début 2012, il y avait 800 squatteurs pour la plupart d'origine bulgare», a indiqué M. Weigel. «L'estimation aujourd'hui est d'environ 400 personnes, beaucoup étant retournés dans leur pays», la Bulgarie faisant, selon le préfet délégué, «des efforts pour stabiliser la population sur son territoire».