L'ancien patron d'Euralair en correctionnelle

L'ancien patron d'Euralair en correctionnelle

L'ancien PDG et fondateur de la compagnie aérienne Euralair, Alexandre Couvelaire, comparaît, à partir de lundi, devant le tribunal correctionnel de Paris pour abus de biens sociaux, le volet lié aux époux Chirac ayant été abandonné.
© 2013 AFP

© 2013 AFP

L'ancien PDG et fondateur de la compagnie aérienne Euralair, Alexandre Couvelaire, comparaît, à partir de lundi, devant le tribunal correctionnel de Paris pour abus de biens sociaux, le volet lié aux époux Chirac ayant été abandonné.

Ancien pilote de chasse aujourd'hui âgé de 77 ans, M. Couvelaire est poursuivi pour avoir placé à la tête d'Euralair un homme de paille, Antoine de Bizemont, également renvoyé en correctionnelle.

Dirigeant de fait de la compagnie entre 1996 et 2001, alors qu'il était officiellement président du concurrent AOM puis d'Air Liberté, M. Couvelaire a fait verser en salaire près d'un million de francs (150.000 euros environ) à M. de Bizemont, qui a reconnu qu'il ne dirigeait pas «réellement» Euralair.

Il est également reproché au fondateur de la compagnie aérienne d'avoir soustrait une filiale à l'une des sociétés du groupe pour lui éviter d'être placée en redressement judiciaire, comme la maison mère.

Après le placement en redressement judiciaire de trois sociétés du groupe, en novembre 2003, deux ont été reprises au sein d'une nouvelle compagnie, Air Horizons, qui a elle-même été mise en liquidation en décembre 2005.

M. Couvelaire est aussi poursuivi pour avoir poussé l'une des sociétés du groupe Euralair à se désister d'une procédure d'appel dans un contentieux avec la compagnie Air Liberté, dont il était PDG.

Un grand pôle alternatif

Il était alors question de créer un grand pôle alternatif à Air France, qui aurait regroupé AOM, Air Liberté, Air Littoral voire Euralair.

Seuls trois des onze faits qui étaient initialement visés par la procédure ont donc fait l'objet d'un renvoi devant le tribunal correctionnel, a souligné le conseil de M. Couvelaire, Me Georges Kiejman, pour qui «c'est une montagne qui accouche d'une souris».

Parmi les volets qui ne font pas l'objet de poursuites, figure celui des vols non facturés entre 1995 et 1999, qui ont notamment bénéficié à Jacques et Bernadette Chirac.

Au printemps 1995, Euralair aurait ainsi mis à la disposition du candidat Chirac à l'élection présidentielle l'un de ses appareils pour au moins un déplacement en province, sans jamais le lui facturer, selon l'enquête.

Quant à Bernardette Chirac, elle aurait bénéficié d'au moins cinq vols à titre gracieux en 1998 et 1999, sur instruction de M. Couvelaire.

Les faits concernant le vol de Jacques Chirac ont fait l'objet d'un non lieu, faute de preuves, de même que ceux de Bernardette Chirac, le juge d'instruction Serge Tournaire considérant, dans ce second cas, que ces vols offerts pouvaient s'inscrire dans la politique commerciale de la société.

L'essentiel de l'instruction de ce dossier avait été réalisé par Xavière Simeoni, qui avait notamment entendu comme témoin Bernadette Chirac.

Créée en 1963, Euralair s'était spécialisé, au départ, dans l'aviation d'affaires et transportait régulièrement chefs d'enteprise et dirigeants politiques en campagne.

Dès les années 70, la compagnie avait également pris pied sur le marché des vols charter puis tenté une incursion dans les vols de ligne régulière, sans grand succès.

M. Couvelaire encourt une peine de cinq années d'emprisonnement et une amende de 375.000 euros, tout comme M. de Bizemont.

Le procès est prévu sur quatre demi-journées, jusqu'au 16 décembre.

Cet article est réalisé par Journal du Net et hébergé par 20 Minutes.