Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a annoncé ce mardi l'abandon du système informatique de paiement des soldes Louvois. Ce système était responsable de nombreux dysfonctionnements depuis son entrée en fonction en 2011.

«Un désastre»

En septembre 2011, le rapport des députés Damien Meslot et Geneviève Gosselin-Fleury, présenté devant la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, pointait une série de «manques inadmissibles». En mars 2012, quelque 1.300 hommesétaient toujours concernés par le non-paiement de leurs soldes. Conscient du problème, le ministère de la Défense tentait depuis des mois de régler le problème. Le ministre a finalement décidé de renoncer au système. «J'ai décidé d'abandonner le système Louvois», a annoncé Jean-Yves Le Drian ce mardi matin sur Europe 1 : «C'est un désastre, je n'hésite pas à dire le mot. Une vraie catastrophe, indigne d'un pays comme le nôtre», a poursuivi le ministre.

Jean-Yves Le Drian doit expliquer sa décision aux militaires début décembre lors d'un déplacement à Vars (Haute-Alpes).

Un dispositif plus robuste en préparation

«C'est un dispositif qui a été mis en oeuvre dans la précipitation, dans la confusion, alors que l'on a supprimé l'ancien dispositif sans vérifier que le nouveau marchait, ce qui a abouti à des situations extrêmement pénibles», a souligné le ministre.

«On va remettre en place un dispositif plus robuste, qui va être préparé avec beaucoup de vigilance, qui va être expérimenté, et qui va se mettre en place dans les mois qui viennent», a-t-il poursuivi. Mais, a-t-il dit, «il faudra un gros travail de préparation».

«Je n'ai pas l'intention de recommencer la très mauvaise expérience que je viens de vivre. Je ne veux pas ajouter de la polémique à la catastrophe, j'assume l'héritage, même s'il est difficile», a-t-il conclu.

Louvois, auquel a participé la société Steria, a été mis en application en 2011. La société Steria a précisé qu'elle n'avait «pas développé le calculateur de soldes qui fait problème», ce système ayant été, selon elle, «développé par la Défense». Mais la facture du système Louvois n'est pas soldé pour autant. Aux 6 millions d'euros de son achat, il faut rajouter, selon la Cour des comptes, 465 millions d'euros de dérapages, rien que pour 2012.

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