Enquête ouverte après la découverte de propos racistes sur la page Facebook d'un policier
JUSTICE – Le fonctionnaire de police a posté une série de commentaires xénophobes et d'images à connotation raciste...Jérôme Comin (avec AFP)
Une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été ouverte après la découverte de propos racistes tenus sur Facebook par un gardien de la paix du Val-d'Oise, a-t-on appris ce jeudi de sources judiciaire et policière.
Propos relevés par Copwatch
Le policier, âgé d'une quarantaine d'années et membre d'une unité de sécurisation et d'intervention du Val-d'Oise, est accusé d'avoir mis en ligne sur son compte Facebook une série de commentaires xénophobes et d'images à connotation raciste. Ces propos, révélés par Copwatch, un site qui fiche policiers et gendarmes, étaient publics et visibles par tous les internautes. La page du fonctionnaire, encore visible mercredi, était fermée ce jeudi.
Parmi les propos postés par le policier, dont certains ont fait l'objet de captures d'écran de la part d'internautes, figurent des insultes visant les Noirs, les Arabes et les Roms, mais aussi des appels à la violence. «Quand je pense qu'il suffirait de supprimer tous les Noirs et tous les Arabes pour qu'il n'y ait plus de racisme», a ainsi écrit le fonctionnaire. Ou bien «ils n'ont qu'à s'acheter des terrains comme tout le monde ces bâtards», à propos des gens du voyage. Mais aussi «qu'il crève!», à propos d'un homme placé dans le coma après un contrôle de police.
«J’extériorise mes frustrations au boulot grâce à l’humour»
Sur son compte Facebook, le fonctionnaire déclarait également vouloir créer un groupe de discussion privé pour partager avec des policiers, de façon illégale, des photos émanant de fichiers de renseignements après les violences du Trocadéro, et identifier des suspects.
«Tout d’abord, je souhaiterais vous dire que non, je ne suis pas raciste. Mes potes et voisins s’appellent Nordine, Rachid, Jamal, Mouad, et j’en passe, s’est défendu le policier dans un article publié mercredi soir sur le site rue89.com. (…) Oui, je suis policier et patriote, rien de grave jusque-là. Ensuite, j’extériorise mes frustrations au boulot grâce à l’humour.» Le fonctionnaire tente ensuite d’expliquer ses différentes publications avec des arguments mêlant second degré ou «simple» constat. «En ce qui concerne le trombinoscope du gouvernement, sur lequel est indiqué pour chaque ministre son étiquette occulte supposée: “franc-maçon”, “groupe Bilderberg”, “sioniste”, il s’agit d’un post que j’ai partagé, et une fois encore il n’y a rien d’antisémite dans ma démarche, affirme-t-il sur rue89.com. Je voulais juste mettre en exergue le système de réseaux et de copinage qui unit ceux qui nous gouvernent.»
D’autres enquêtes ouvertes
Ce gardien de la paix était déjà dans le viseur de l’IGPN car il avait participé au contrôle d'identité mouvementé d'une femme intégralement voilée, le 18 juillet, qui avait provoqué trois nuits de violences dans cette banlieue. L'IGPN avait ouvert une enquête, après ces incidents, pour identifier les auteurs de propos racistes postés sur une page Facebook dédiée à la police.
Cette affaire intervient quelques jours après l'ouverture d'une information judiciaire, à Versailles, contre un policier du commissariat de Trappes (Yvelines) soupçonné d'avoir partagé une image à connotation islamophobe sur son compte Facebook.