IMMIGRATIONRassemblement près de Lyon contre la venue de 300 demandeurs d'asile

Rassemblement près de Lyon contre la venue de 300 demandeurs d'asile

IMMIGRATIONLes 300 demandeurs d'asile, en situation régulière, résident depuis juillet dans un campement insalubre sous un pont d’autoroute...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi en fin de matinée à Oullins, près de Lyon, pour protester contre la réquisition d'un terrain de la ville pour accueillir 300 demandeurs d'asile albanais, a constaté un photographe de l'AFP.

Cette manifestation à l'appel du sénateur-maire UMP d'Oullins, François-Noël Buffet, s'est déroulée dans le calme à l'exception d'une brève échauffourée entre une dizaine de contre-manifestants d'extrême gauche et les forces de l'ordre qui les ont chargés, vers 11h20.

Communiqué distinct mais semblable du FN

Une banderole «Non à la décision du préfet» a été brièvement déployée, puis les participants ont écouté pendant plus d'une demi-heure le discours du maire, ponctué de quelques applaudissements. Celui-ci a déploré que le choix du préfet se soit porté «sans concertation suffisante» sur Oullins, «qui accueille déjà 225 demandeurs d'asile dans des foyers et hôtels», selon la mairie. Le terrain réquisitionné lui paraît également peu adapté.

Le Front national, dans un communiqué distinct, avait lui aussi appelé à participer au rassemblement, estimant que la ville de Lyon se «débarrassait de ses pauvres» en les installant à Oullins. Le candidat du FN aux municipales, Jean-Marc Chevillard, était présent aux côtés «d'une cinquantaine de sympathisants et colistiers», selon la fédération FN du Rhône. Il n'a pas pris la parole.

«Une vraie exaspération de la population»

Le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, avait pris le 18 octobre un arrêté réquisitionnant une ancienne friche SNCF, propriété du Grand Lyon située sur la commune d'Oullins, limitrophe de Lyon, afin d'héberger jusqu'au 30 mars ces demandeurs d'asile. «Ils y seront logés dans de bonnes conditions, dans des modules adaptés à l'hébergement provisoire des personnes sans abri, avec des chambres, sur un terrain gardienné», avait dit le préfet à l'AFP.

Mais selon le maire d'Oullins, cette arrivée est très mal vécue dans cette ville de 26.000 habitants: «Il faut être très prudent à ne pas exaspérer les gens pour qui la situation est déjà compliquée, il y a une vraie exaspération de la population», a-t-il déclaré.

François-Noël Buffet a déposé une pétition signée par 6.500 personnes pour que le préfet retire sa décision, et a saisi la semaine dernière le tribunal administratif de Lyon en référé pour faire suspendre l'arrêté de réquisition. Le recours sera examiné jeudi 14 novembre.

Les 300 demandeurs d'asile, en situation régulière, résident depuis juillet dans un campement insalubre sous un pont d’autoroute, le Pont Kitchener, qui traverse la gare de Perrache, sans eau ni sanitaires. Le juge des référés, saisi par le Grand Lyon, avait ordonné le 23 octobre l'expulsion sans délai de ce campement.