«Les Tontons flingueurs» ont 50 piges!

«Les Tontons flingueurs» ont 50 piges!

Lulu la Nantaise, l'homme de la Pampa, les frères Volfoni, et la scène de la cuisine: "Les Tontons flingueurs" ont 50 ans, et une cote d'amour intacte nourrie par ses répliques culte.
© 2013 AFP

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Lulu la Nantaise, l'homme de la Pampa, les frères Volfoni, et la scène de la cuisine: «Les Tontons flingueurs» ont 50 ans, et une cote d'amour intacte nourrie par ses répliques culte.

Le long métrage de Georges Lautner, sur une musique tout aussi culte signée Michel Magne, est sorti le 27 novembre 1963, attirant plus de 3,3 millions de spectateurs en salles. Un succès mais pas un triomphe face notamment à «La cuisine au beurre» ou «Mélodie en sous-sol».

Depuis, «Les Tontons flingueurs», avec les inoubliables Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre ou encore Robert Dalban, ont fait les beaux jours de la télévision: le film a été diffusé 16 fois sur le petit écran, sans émousser le plaisir des télespectateurs.

Lors de sa dernière rediffusion par France 2 le 2 décembre 2012, il a même réussi à griller sur le fil la priorité à «Taxi 3» avec un peu plus de 5 millions de téléspectateurs et une part d'audience de 20,2%.

Pour ce cinquantenaire, pas de ressortie en salles, mais un festival à été organisé de mercredi à samedi à Nantes, berceau de «Lulu la nantaise», mythique péripatéticienne évoquée avec émotion dans la scène de la cuisine. Georges Lautner a dû annuler sa venue pour raisons de santé, mais le dernier des «Tontons», l'italien Venantino Venantini qui jouait «Pascal», garde du corps de «M. Fernand» alias Lino Ventura dans le film, était bien là, ravi et ému.

«Pendant ce tournage, c'était une rigolade continuelle, il y avait des géants de comédiens (sic)», a-t-il souligné.

Une plaque de rue des «Tontons flingueurs» a été inaugurée samedi matin et le maire de Nantes Patrick Rimbert (PS) a promis qu'une «vraie» rue ou place serait vraiment baptisée dans les prochains mois.

Pour les fans, un coffret collector en édition limitée et numérotée sera édité par Gaumont, le 27 novembre, comprenant notamment le scénario original du film et autres compléments de circonstance.

«Comme Les Bronzés»

La liste des livres consacrés au film s'allonge, le 14 novembre, avec deux nouveaux opus, à commencer par «Audiard en toutes lettres», de Philippe Durant, consacré au dialoguiste et coscénariste des Tontons.

Le film a été écrit avec Lautner et Albert Simonin dont le roman «Grisbi or not grisbi» est le point de départ de l'histoire.

«Je n'ai jamais compris le miracle des +Tontons flingueurs+ à travers les âges», a dit le cinéaste cité par Philippe Lombard, auteur pour sa part de «L'univers des Tontons flingueurs» (éditions First).

Comment expliquer une telle longévité et une telle affection du public? «Un bon scénario, de bons dialogues, une excellente mise en scène, des acteurs au top de leur forme et un film qui correspond à une époque. C'est ça qu'on aime bien dans le film, c'est retrouver les années 60», résume Philippe Durant.

Pour Philippe Lombard, «cela relève de l'affectif et comme Blier le dit dans le film +c'est toute une époque+».

«Pourquoi la scène de la cuisine est aussi culte? C'est parce qu'on est assis avec eux, on mange avec eux, on fait nos sandwiches avec eux, on les écoute. Ce sont nos potes», relève encore Philippe Durant.

«La magie du film et de Lautner est d'avoir vraiment intégré le spectateur à cette bande de fous. C'est le même phénomène que pour les Bronzés», selon M. Durant.

Michel Audiard s'agaçait qu'on lui parle des Tontons. «Il n'avait pas envie d'être réduit au fabricant de la scène de la cuisine. Il avait d'autres ambitions», souligne M. Durant.

«50 ans plus tard, on commence enfin à reconnaître que c'était un auteur et pas seulement un auteur de bons mots», dit-il encore.

«Grisbi or not grisbi» était le troisième volet d'une trilogie signée Simonin commencée avec «Touchez pas au grisbi» et «Le cave se rebiffe», dont le héros était campé par Jean Gabin.

L'acteur aurait dû tourner dans le troisième volet mais voilà, lui et Audiard étaient en froid depuis «Mélodie en sous-sol». De plus, Gabin voulait tourner avec son équipe ce que refusa Lautner, alors jeune réalisateur, qui voulait la sienne.

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