Des victimes de l'amiante manifestent pour réclamer un procès pénal

Des victimes de l'amiante manifestent pour réclamer un procès pénal

Plusieurs dizaines de victimes de l'amiante se sont rassemblées mercredi devant le Pôle judiciaire de santé publique de Paris pour réclamer un "procès pénal de l'amiante en France".
© 2013 AFP

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Plusieurs dizaines de victimes de l'amiante se sont rassemblées mercredi devant le Pôle judiciaire de santé publique de Paris pour réclamer un «procès pénal de l'amiante en France».

«Nous exigeons le procès pénal de l'amiante en France. Tous ces malades, tous ces morts, toutes ces familles anéanties : personne ne nous fera croire que c'est dû au hasard», a déclaré Pierre Pluta, président de l'Association nationale des victimes de l'amiante (Andeva), devant les manifestants, qui portaient pour la plupart une combinaison blanche.

Ces derniers étaient réunis autour d'un cercueil et d'une stèle indiquant : «Nous avons travaillé pour gagner notre vie, pas pour la perdre». Certains d'entre eux brandissaient le portrait de leurs proches décédés.

Ce rassemblement était organisé à la veille de l'examen par la Cour de cassation du pourvoi de parties civiles, dont l'Andeva, contre l'annulation le 17 mai de la mise en examen de neuf personnes dont Martine Aubry.

Dans son avis écrit avant l'audience, l'avocat général préconise le rejet du pourvoi, avait dit fin octobre une source proche du dossier.

Si la haute juridiction suit cette recommandation, l'annulation de la mise en examen de la maire de Lille deviendra définitive.

«On est proche d'un vrai scandale, car on craint que la Cour de cassation suive cet avis», a estimé Arnaud de Broca, secrétaire général de l'Association des accidentés de la vie (Fnath). «Demain, quelle que soit la décision, on continuera à se battre.»

Martine Aubry avait été mise en examen pour homicides et blessures involontaires pour son rôle entre 1984 et 1987 au ministère du Travail, dont elle était directrice des relations du travail.

Dans cette instruction, la juge s'est intéressée en particulier à la réponse des pouvoirs publics face au scandale de l'amiante et à l'influence du Comité permanent amiante (CPA), lobby des industriels qui aurait efficacement défendu «l'usage contrôlé» de cette substance pour retarder au maximum son interdiction, finalement intervenue en 1997.

Les associations comptent déposer prochainement 1.148 nouveaux dossiers de victimes, des salariés des ex-chantiers-navals de la Normed et de l'usine Sollac --filiale du groupe sidérurgique ArcelorMittal-- de Dunkerque (Nord), auprès des juges d'instructions en charge du dossier.

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