La suspension de l'écotaxe «montre la fragilité» du gouvernement, selon la presse

La suspension de l'écotaxe «montre la fragilité» du gouvernement, selon la presse

La suspension annoncée hier par Jean-Marc Ayrault de l'application de l'écotaxe pour une durée indéterminée, est un "nouveau recul" qui "montre la fragilité" du gouvernement, pour les éditorialistes de la presse nationale et régionale.
© 2013 AFP

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La suspension annoncée hier par Jean-Marc Ayrault de l'application de l'écotaxe pour une durée indéterminée, est un "nouveau recul" qui "montre la fragilité" du gouvernement, pour les éditorialistes de la presse nationale et régionale.

"Devenue un tel chiffon rouge, la taxe verte n'était plus viable. Surtout pour un gouvernement en état de faiblesse", lance Daniel Muraz dans le Courrier Picard.

Pour Nicolas Beytout (L'Opinion), "le recul du pouvoir était la moins dangereuse des options, mais au bout de quelques semaines d’empilement d’affaires toutes plus mal gérées les unes que les autres, le gouvernement se retrouve incapable d’agir".

"L'énième marche arrière du gouvernement", note de son côté Philippe Marcacci dans l'Est Républicain, qui ajoutée aux "reculades devant quelques milliers d'autoproclamés +pigeons+ ou sur la TVA ont sérieusement fragilisé", le gouvernement, souligne Olivier Berger dans la Voix du Nord.

"Tout cela est révélateur d'une fragilité préjudiciable", confirme Jacques Camus (La Montagne Centre France) avant d'asséner : "la crainte de nouvelles violences a fait reculer le pouvoir. Un signe de faiblesse en démocratie."

"A priori, l’écotaxe semblait maîtrisable. Mais rien n’est allé comme prévu... Stoïque, Jean-Marc Ayrault a accepté d’avaler son chapeau", s'étonne Dominique Jung pour les Dernières Nouvelles d'Alsace qui déplore une "majorité que tout concourt à fragiliser."

"Comment pouvait-il en être autrement?", demande Yann Marec (Midi Libre)" et de remarquer que "le gouvernement a capitulé" et "montré au grand jour une énième reculade."

Et Jean-Paul Piérot dans l'Humanité de surenchérir : "ce pitoyable épilogue s'inscrit dans une dynamique redoutable de reculade en reculade dans laquelle s'est laissé entraîner l'exécutif."

"Ce n'est pas le premier recul du gouvernement sur une mesure d'ordre fiscal, mais le repli sur l'écotaxe est le plus grave", s'indigne Jean-Michel Helvig dans la République des Pyrénées. "C'est d'abord accepter que des minorités agissantes, violentes, antirépublicaines, puissent imposer leur loi à la loi votée par le Parlement", dénonce l'éditorialiste.

Même constat pour Georges Valence (L'Eclair des Pyrénées) : "L'écotaxe est reportée +sine die+... Bref, le gouvernement socialiste recule. Et ce n'est pas la première fois!"

"La suspension de l’écotaxe est la suite écrite d’une longue série de renoncements et d’hésitations", explique dans Les Echos Jean-Francis Pécresse pour qui : "le pouvoir y ayant laissé le peu d’autorité qui lui restait, cette retraite sera immanquablement suivie d’autres abandons."

Dans Le Figaro, Paul-Henri du Limbert prévient "Le recul sur l’écotaxe signe la fin de cette illusion qui consistait à faire croire qu’en ponctionnant outrageusement les Français, on assurait le redressement du pays alors qu’on le précipite dans l’abîme. On espère que le gouvernement aura compris la leçon."

"Tout est bon pour essayer de faire passer une reculade pour une avancée", regrette Christophe Bonnefoy (Le Journal de la Haute Marne).

Michel Urvoy dans Ouest-France estime quant à lui : "au risque d'adresser un message de faiblesse à tous les groupes de pression, le Premier ministre devait jouer l'apaisement."

Et pour conclure, Raymond Couraud d'ironiser dans l'Alsace : "le char de l'État fonctionne avec une boîte de vitesse révolutionnaire: une marche avant et six marches arrière et bien sûr le point mort."

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