Attentat rue Copernic: les familles déterminées avant la décision sur l'extradition

Attentat rue Copernic: les familles déterminées avant la décision sur l'extradition

Des familles de victimes de l'attentat à la bombe qui avait ...
© 2013 AFP

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Des familles de victimes de l'attentat à la bombe qui avait fait 4 morts rue Copernic en 1980 se sont réunies mercredi sur les lieux de l'explosion pour témoigner de leur mobilisation avant la décision de la justice canadienne, qui doit statuer sur l'extradition du principal suspect.


La cour d'appel de l'Ontario doit examiner à Toronto, les 4 et 5 novembre, l'appel d'Hassan Diab, poseur présumé de la charge explosive, qui conteste la décision de son extradition, prononcée en première instance en 2011.

Un mois avant cette échéance et à la veille du 33e anniversaire de l'attentat, plusieurs représentants de familles de victimes se sont réunis sous l'égide de l'Association française des victimes du terrorisme (AfVT) dans l'enceinte de la synagogue dont les fidèles étaient visés par la bombe.

Prévue pour se déclencher au moment de la sortie de l'office, à 19H00, ce 3 octobre 1980, la charge avait explosé trop tôt et épargné ainsi les quelque 320 fidèles qui se trouvaient à l'intérieur de cette synagogue de l'Union libérale israélite de France.

Dissimulée dans les sacoches d'une moto, elle a, en revanche, tué 4 personnes qui se trouvaient dans la rue et fait une cinquantaine de blessés.

Pour David Père, avocat de l'AfVT, il s'agit de "lancer un message très clair: les victimes demandent à ce que cette extradition soit faite".

"Il faut que cette personne soit entendue par la justice française" qui "ne cessera jamais de poursuivre ce type de personnage", a-t-il dit.

Longtemps menée par le juge Jean-Louis Bruguière, l'instruction a été relancée par son collègue Marc Trévidic, qui a délivré un mandat d'arrêt contre Hassan Diab en 2008.

"Notre espoir est de voir, en 2014, arriver dans notre beau pays Hassan Diab", a expliqué l'avocat historique des victimes, Bernard Cahen, pour qui "on peut espérer (qu'il) puisse être renvoyé devant une cour d'assises (...) dans un délai raisonnable.

"J'aimerais bien voir un aboutissement à cette affaire", a demandé Patricia Barbé-Degaulejac, fille de Jean-Michel Barbé, décédé dans l'attentat de la rue Copernic.

Me Cahen a dressé un parallèle avec l'attentat d'Anvers, qui avait fait trois morts en octobre 1981 et dont est également suspecté Hassan Diab, rappelant que la justice belge avait clôturé le dossier le jour de la prescription.

Hassan Diab est considéré comme membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le mouvement radical de Georges Habache (décédé en 2008) à l'origine de nombreuses actions violentes, notamment des détournements d'avions.

De nationalité libanaise et canadienne, Hassan Diab bénéficie de soutiens très actifs au Canada, a rappelé Me Cahen. La section canadienne de l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a notamment déposé récemment un mémoire devant la cour d'appel de l'Ontario pour le soutenir.

Epoux d'Aliza Shagrir, tuée dans l'attentat de la rue Copernic, Micha Shagrir a dénoncé une tentative d'instrumentalisation de l'affaire par M. Diab et ses soutiens pour en faire, selon lui, un symbole du conflit israélo-palestinien.

Après plus de trois décennies d'enquête, Hassan Diab est le seul suspect qui ait fait l'objet d'un mandat d'arrêt.

Parmi les autres noms apparus dans le dossier d'instruction, un homme a été entendu par la police et le juge d'instruction, qui a estimé ne pas avoir réuni suffisamment d'éléments pour le mettre en cause, selon Me Cahen.

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