Retraites : les mobilisations syndicales s'annoncent modestes

Retraites : les mobilisations syndicales s'annoncent modestes

Pour accroître la pression sur les députés qui examineront ...
© 2013 AFP

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Pour accroître la pression sur les députés qui examineront la semaine prochaine la réforme des retraites, la CGT, FO, la FSU et Solidaires, opposées à l'allongement de la durée de cotisation, ont annoncé de nouvelles mobilisations qui s'annoncent plutôt modestes alors que les dés sont quasiment jetés.

De leur côté, les syndicats réformistes, dont la CFDT, ont multiplié les contacts auprès des parlementaires pour obtenir des avancées en particulier sur la pénibilité et en faveur des retraités modestes.

Le projet de loi sur la réforme des retraites a été adopté mercredi par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, avec quelques amendements à la marge. L'article litigieux sur l'allongement progressif de la durée à 43 ans, d'ici à 2035, pour une retraite à taux plein a été maintenu.

Le projet sera en débat à l'Assemblée nationale du 7 au 11 octobre.

Après leur journée d'action en demi-teinte, le 10 septembre, les quatre syndicats opposés au texte sont finalement parvenus, après des annonces d'actions unilatérales, à un accord pour un rassemblement sur le pont de la Concorde, face à l’Assemblée nationale le 15 octobre, jour du vote du projet en hémicycle.

Pour la CGT, il s'agit de faire du 15 octobre «un nouveau tremplin, une nouvelle étape dans la mobilisation» avec des appels à la grève et des manifestations à travers le pays, souligne auprès de l'AFP Frédéric Imbrecht, membre de la direction.

D'autres actions sont prévues durant la semaine du 7 au 11 octobre, comme un «rassemblement-conférence de presse» le 10 octobre devant le ministère du Travail, rue de Grenelle.

On veut aller jusqu'au bout

Mais, reconnaît auprès de l'AFP Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, «la situation en termes de mobilisation est assez difficile».

Elle «regrette qu'au lendemain du 10 septembre il n'y ait pas eu une intersyndicale pour décider d'une suite nationale». La journée du 15 octobre «sera plus une initiative militante», prévoit-elle.

Mais, «on ne veut pas laisser le terrain, on veut aller jusqu'au bout» pour que, lorsque «les conséquences» de cette réforme seront perceptibles «les salariés sachent qu'il y a des syndicats qui l'ont combattue», affirme la dirigeante de Solidaires.

«Le gouvernement a fait de l'allongement de la durée de cotisations un point dur. Il y a un blocage total à la fois de la part du gouvernement et de la majorité PS sur ce sujet», relève-t-elle.

Mais, malgré les difficultés, les syndicats ne s'estiment pas perdants : «Peut-être qu'on n'est pas en situation d'avoir le rapport de force sur le plan du mouvement social» mais «cela ne veut pas dire qu'on n'est pas écouté par les salariés», affirme Yves Veyrier, membre de la direction de FO. «Ce qui sera décidé par les parlementaires aura des conséquences sur le plan social ou politique», prévient-il, en allusion aux prochaines échéances électorales.

Les syndicats voient un lien entre le refus en 2010 de Nicolas Sarkozy de tenir compte de la contestation de rue contre sa réforme des retraites et son échec à la présidentielle de 2012.

«Même si la loi est votée», le dossier des retraites «est devant nous, c'est un débat de société, il est historiquement et politiquement un marqueur», estime M. Imbrecht. «C'est une bataille de longue haleine qui va se reposer de façon permanente», selon lui.

De leur côté, les syndicats réformistes, la CFDT la CFTC et l'Unsa, pour qui le projet a apporté des mesures de justice, sont intervenus auprès des parlementaires pour réclamer des améliorations au texte en faveur des stagiaires, des femmes, des retraités modestes, des salariés soumis à des travaux pénibles.

Mais l'une de leurs demandes - le maintien au 1er avril de la revalorisation des pensions pour l'ensemble des retraités modestes et pas seulement pour ceux eux au minimum vieillesse - n'a pas été retenue par la commission des Affaires sociales. Celle-ci a revanche élargi les possibilités d'utilisation du compte pénibilité.

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