Une saisie «record». C’est ainsi qu’a été qualifiée la tonne de cocaïne (1.382kg, exactement) retrouvée dans les bagages d’un avion Air France en provenance de Caracas (Venezuela). Une saisie historique puisqu’elle a été présentée comme la plus importante jamais réalisée en France «métropolitaine» (le détail compte). A la revente, la valeur de la marchandise se serait élevée à 200 millions d’euros.

L’affaire, exceptionnelle, est d’autant plus «historique» qu’elle a été conduite par les policiers de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS). Ordinairement, la police nationale est plus habituée aux saisies de petite et moyenne envergure qu’à ce type de prise, plutôt réservée aux douaniers qui bénéficient, eux, de leur position privilégiée, au carrefour des routes de la drogue.

Les douaniers plus efficaces

En 2012, les chiffres (police/douane/gendarmerie) des saisies de cocaïne étaient de 5,5 tonnes contre 11 tonnes en 2011. La part de l'activité douanière était bien supérieure à celle des deux autres services puisque les douaniers comptabilisaient 4,6 tonnes dans leurs filets. Même constat pour le cannabis puisque le résultat était en 2012 de 24 tonnes pour la douane et de 30 tonnes à se partager entre la police et la gendarmerie.

Les saisies de drogue restent donc soutenue par l'activité douanière. D'autant que les douaniers trouvent d'avantage avec beaucoup moins d'agents (17.000 douaniers, contre 140.000 policiers et 100.000 gendarmes). «Les juges co-saisissent souvent en même temps policiers et douaniers sur une affaire. Or les saisies reviennent forcément aux douaniers tandis que les policiers enquêtent», relativise-t-on du côté de la police nationale.

«Favoriser les plus grosses saisies»

«On a l’habitude de dire qu’entre 50% et 80% des saisies de stupéfiants sont réalisées par la douane chaque année en France», souligne-t-on chez les douaniers qui expliquent cette efficacité par leur «positionnement» à différents endroits stratégiques (aéroports, ports, frontières). Dépendants de Bercy, les douaniers peuvent aussi procéder plus facilement à des contrôles, ouvertures de coffres ou de portes, que les policiers, sous autorité de l’Intérieur et soumis à une réglementation plus stricte. L’efficacité s’explique aussi, reconnaît un douanier, parce qu’on «nous demande de favoriser les plus grosses saisies».

D’ailleurs, ce sont toujours les douaniers qui détiennent le record de saisie de cocaïne en France, Dom-Tom compris. La prise a été réalisée en juin 2012 par les douaniers Garde-Côtes Antilles/Guyane. En opération de patrouille au large de Saint-Martin, une simple vedette des douanes avait arraisonné un voilier d’une quinzaine de mètres et saisi 1.391,1 kg de cocaïne. A 9 kg près, les policiers auraient détrôné pour de bon les douaniers…