Louvre: les réserves iront à Lens, à l'abri d'une crue de la Seine

Louvre: les réserves iront à Lens, à l'abri d'une crue de la Seine

Le Louvre va envoyer ses précieuses réserves à Lens dans le ...
© 2013 AFP

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Le Louvre va envoyer ses précieuses réserves à Lens dans le Pas-de-Calais pour les protéger du risque de crue exceptionnelle de la Seine et renforcer son ancrage récent dans cet ancien bassin minier où il a ouvert le musée du Louvre-Lens, il y a moins d'un an.

Actuellement, une grande partie des réserves des collections du Louvre (peintures, sculptures, objets etc...) est située dans les sous-sols du musée (plus de 8.600 m2 de surface utile), en zone inondable.

Après plusieurs mois de réflexion, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a annoncé vendredi son arbitrage sur ce dossier lors d'une conférence de presse sur la politique du patrimoine, au musée des arts asiatiques Guimet.

Une convention tripartite pour créer ce Centre de réserves à proximité du site du Louvre-Lens sera signée par le ministère de la Culture, le Louvre et la région dans les prochaines semaines, a-t-elle dit.

Le projet qui coûtera environ 60 millions d'euros, sera financé pour moitié (30 millions) par la région du Nord-Pas-de-Calais. L'autre moitié sera à la charge du Louvre qui utilisera pour cela des crédits provenant du Louvre Abou Dhabi.

L'idée est de construire un bâtiment de 23.500 m2 à proximité du site du Louvre-Lens, sur un terrain qui sera mis gracieusement à disposition par la région. Les réserves inondables du Louvre y seront stockées, à 200 km de Paris. Le nombre d'oeuvres potentiellement concernées n'est pas précisé par le musée.

Le protocole d'intention tripartite qui sera signé prochainement «vise à étudier et à définir dans un délai d'un an les conditions techniques de réalisation de ce futur Centre de réserves», a précisé le Louvre dans un communiqué.

«Décision audacieuse»

Ouvert en décembre 2012, le musée du Louvre-Lens présente des chefs-d'oeuvre du Louvre et des expositions temporaires. Il connaît un grand succès de fréquentation.

Il y a un an, la ministre avait donné un coup d'arrêt au projet de créer à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) un vaste centre de réserves et de restauration, qui aurait regroupé entre autres les réserves des grands musées nationaux de la capitale, pour les protéger d'une crue exceptionnelle de la Seine.

Il avait été lancé en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy par l'ancien président-directeur du Louvre, Henri Loyrette. La ville de Cergy avait été sélectionnée parmi plusieurs villes de la région parisienne.

A partir d'une «nécessité objective», qui est de mettre les réserves inondables du Louvre à l'abri d'une crue éventuelle, «s'était construite petit à petit une forme d'+usine à gaz+, un centre de réserves à géométrie variable auquel les institutions les plus diverses devaient participer - certaines n'étant pas volontaires - avant de se retirer une à une. Et tout ceci évidemment sans aucun arbitrage sur le financement», a considéré la ministre.

Mme Filippetti a demandé à son ministère et au Louvre, qui a pour patron Jean-Luc Martinez depuis avril, de tout «remettre à plat». La ministre a remercié Daniel Percheron, le président (PS) de la région Nord-Pas-de-Calais, de son «engagement indéfectible» en faveur du patrimoine et des musées.

La région a financé à près de 60% le coût total du musée Louvre-Lens (150 millions d'euros) et elle assure 80% de son budget de fonctionnement.

Dans un communiqué, Daniel Percheron a déclaré «accueillir avec enthousiasme les réserves du plus grand musée du monde» et salué «cette décision audacieuse qui fera une nouvelle fois date dans la décentralisation culturelle et la renaissance de l'ancien bassin minier».

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