Marseille: Un enseignant se suicide, mettant en cause dans une lettre l'évolution du métier
FAITS DIVERS•Il n'était «pas spécialement dépressif», mais se montrait «extrêmement critique»…20 Minutes avec AFP
Un professeur d'électronique d'un lycée marseillais a mis fin à ses jours dimanche, un geste qu'il a expliqué dans une lettre par son «incompréhension face à l'évolution du métier», a-t-on appris lundi de sources concordantes. Agé de 55 ans, cet enseignant en série STI2D (Sciences et technologies industrielles et du développement durable) du lycée Antonin Artaud (13e) s'est donné la mort à son domicile, «à la veille de la prérentrée», avance le Snes-FSU dans un communiqué.
Avant de se suicider, «il a diffusé une lettre d'explication à toute la communauté éducative, faisant un lien évident entre son acte et son incompréhension face à l'évolution du métier», a affirmé son collègue Alain Barlatier, par ailleurs militant syndical. «Il dit qu'il ne fera pas la rentrée et que quand on lira ce courrier, il sera mort. Nous l'avons reçu hier (dimanche, NDLR) en fin d'après-midi et le temps de chercher à le joindre, c'était trop tard», a-t-il relaté.
«On ne veut pas reprendre le travail comme si de rien n'était»
Il n'était «pas spécialement dépressif», mais se montrait «extrêmement critique, comme nombre de ses collègues», à la fois sur la formation STI2D et sur le métier en général, selon le syndicaliste. Dans sa lettre, ajoute Barlatier, il déplore le fait que «le métier d'enseignant évolue vers un métier d'exécution, alors que lui avait été recruté pour un métier de conception où il était maître de son travail».
Une cellule de soutien psychologique a été mise en place au sein du lycée, a indiqué le rectorat de l'académie d'Aix-Marseille, précisant que ce professeur «ne rencontrait pas de problèmes particuliers». Les enseignants de l'établissement, qui ont fait part de leur «très grande consternation et émotion», ont demandé l'organisation d'une «journée banalisée», sans cours. «On ne veut pas reprendre le travail comme si de rien n'était», souligne Barlatier.