Deux mois après, la disparue du Tarn reste introuvable
•Départ volontaire, accident, enlèvement, assassinat, toutes les pistes restent ouvertes plus de deux mois après la disparition mystérieuse près de Castres (Tarn) d'une jeune femme de 30 ans, Amandine Estrabaud.© 2013 AFP
Départ volontaire, accident, enlèvement, assassinat, toutes les pistes restent ouvertes plus de deux mois après la disparition mystérieuse près de Castres (Tarn) d'une jeune femme de 30 ans, Amandine Estrabaud.
Les gendarmes poursuivent leur enquête minutieuse mais sans résultat pour le moment, et les proches de la jeune femme souffrent de «l'incertitude» malgré le soutien de la population qui avait défilé - plus de 600 personnes - le 27 juillet .
Assistante d'éducation à Castres, elle a quitté le lycée où elle travaillait le mardi 18 juin à 13H00. C'est la dernière fois qu'elle a été vue. Les enquêteurs pensent que la jeune femme, qui ne disposait pas de voiture, s'est ensuite rendue chez elle, un pavillon de Roquecourbe, à quelques kilomètres de Castres.
Elle avait acquis son pavillon avec son ancien compagnon, mais le couple n'avait jamais habité les lieux. Amandine Estrabaud venait de s'y installer, après leur séparation récente, en attendant de pouvoir vendre la maison.
«On suppose qu'elle est rentrée en stop», a confié à l'AFP Liliane Sire, épouse de son oncle maternel Rolland Sire, le couple habitant eux aussi Roquecourbe.
Les circonstances dans lesquelles la jeune femme a disparu intriguent les enquêteurs, les gendarmes du Tarn et ceux de la section de recherches de Toulouse. Ils ont trouvé la porte du pavillon ouverte; une boucle d'oreille et des chaussures lui appartenant ont été découvertes près de la maison. Toutefois, aucune trace de violence n'a été relevée.
Une information judiciaire pour «enlèvement et séquestration» a été ouverte dans ce dossier mais les enquêteurs n'excluent aucune hypothèse: la jeune femme a pu être victime d'un accident dans la rivière Agout toute proche ou, dans cette contrée du Sidobre au relief tourmenté, être victime d'un acte criminel. Ou encore, déstabilisée par sa rupture récente, commettre un geste imprévisible.
«Un mystère»
«Nous sommes toujours au même point et n'avons aucun élément qui puisse nous diriger vers une piste en particulier, tout reste ouvert», a indiqué le Colonel Pierre Bouquin, commandant du groupement de la gendarmerie du Tarn, interrogé par une correspondante de l'AFP.
«Actuellement, un groupe de 6 gendarmes travaillent sur cette enquête. Nous avons fait toutes les vérifications possibles, avons auditionné les témoins, l’entourage familial, les amis, les connaissances…. Nous avons fait des recherches autour de la maison, avons fait appel à trois chiens successifs, à des plongeurs, spéléos, au 8e RPIMa (régiment de parachutistes de Castres). Nous avons mené des recherches sur son téléphone, sur son ordinateur… Mais rien», a affirmé le militaire.
«Cela reste un mystère», a-t-il ajouté.
La famille de la jeune femme, ses parents, son frère, ses oncles et tantes se sont mobilisés dès la disparition signalée le 19 juin par la mère, Monique. Ils ont participé aux recherches et organisé ensemble la «marche de l'espoir» du 27 juillet, à Roquecourbe.
La présence de 600 personnes, voisins, collègues de travail d'Amandine Estrabaud, leur a mis du baume au coeur. «Tous ces gens aujourd’hui, c’est beaucoup de chaleur qui fait du bien. Car on commence à être vraiment au fond du gouffre», déclarait alors Rolland Sire à la presse locale.
Mais si la famille continue d'être soutenue dans l'épreuve, Liliane Sire ne peut que constater que «cette mobilisation n'a rien donné en ce qui concerne la progression de l'enquête», tout en saluant au passage le travail des enquêteurs.
Un appel à témoins a été lancé dès le début, avec le signalement de la jeune femme: brune aux cheveux longs, 1,65 m et 45 kg, elle portait le jour de sa disparition un chemisier brun, une veste marron clair et une jupe brune droite s'arrêtant au-dessus du genou.