Une femme se défenestre d'une maternité, son nouveau-né tué
Une jeune femme d'origine ukrainienne s'est jetée mercredi matin ...© 2013 AFP
Une jeune femme d'origine ukrainienne s'est jetée mercredi matin avec sa fille âgée de quatre jours par la fenêtre de sa chambre, située au deuxième étage d'une maternité de Lormont (Gironde), provoquant la mort du nouveau-né alors que la mère était toujours dans un état critique en début de soirée.
Admise avec sa mère vers 08H00 au CHU de Bordeaux, l'enfant est décédée à la mi-journée des suites de ses blessures, ont indiqué à l'AFP une source hospitalière et le parquet de Bordeaux.
La mère, "polytraumatisée" après une chute de plusieurs mètres, se trouvait toujours en réanimation en fin d'après-midi, dans un état critique mais stable, selon cette même source hospitalière.
Ce drame reste pour l'heure inexpliqué : peu après 07H00, cette femme de 36 ans d'origine ukrainienne, arrivée en France il y a environ un an, se serait jetée, emportant son bébé dans ses bras, de la fenêtre de sa chambre, au deuxième étage de la Polyclinique Bordeaux Rive Droite.
Joint par l'AFP, le directeur de l'établissement, Elien Meynard, a précisé que la jeune femme se trouvait "a priori" seule, avec le nourrisson, dans sa chambre. Cette dernière est munie de fenêtres de type "à l'italienne", la partie basse basculant vers l'extérieur et offrant un entrebâillement "très réduit", a-t-il expliqué.
Selon M. Meynard, la mère et son enfant ont fait une chute "d'environ 8 mètres". La scène s'est produite alors qu'un véhicule de pompiers passait à proximité : elles ont donc été rapidement prises en charge, a poursuivi le directeur.
Une enquête de flagrance pour homicide, visant la mère, a été ouverte par le parquet de Bordeaux et confiée à la brigade départementale de protection de la famille de la sûreté départementale de la Gironde.
Selon les premiers éléments, les enquêteurs privilégient la piste d'une tentative de suicide : "il n'y a aucun élément à ce stade pour suspecter l'intervention d'un tiers" dans cette affaire, a insisté le parquet.
Le directeur de la clinique reste prudent
M. Meynard restait pour sa part très prudent : "Nous n'avions aucun élément médical laissant penser qu'elle aurait pu commettre un acte de cette nature". Pour lui, seule l'enquête permettra de déterminer si ''elle s'est défenestrée, a été poussée ou si c'est un accident".
Elle devait sortir jeudi, et être "accompagnée comme toutes les femmes pour son retour à domicile", selon le directeur de l'établissement, où une cellule de soutien psychologique a été mise en place.
Peu d'éléments ont filtré sur la personnalité de cette femme, si ce n'est qu'elle était mariée à un homme de la région, par ailleurs déjà père de deux enfants, et vivait dans l'agglomération bordelaise, a précisé le parquet.
Il s'agissait de son premier enfant et, selon le parquet, elle manifestait "l'inquiétude que peuvent avoir certaines mères à la naissance d'un enfant". Difficile en revanche pour l'heure de dire s'il s'agissait "d'une angoisse plus prononcée", a-t-on expliqué.
Si tel est bien le scénario qui s'est déroulé à Lormont, plusieurs bébés sont ainsi morts défenestrés par leurs parents ces dernières années.
En mai 2008, une femme de 43 ans, en instance de divorce, avait précipité son fils de 14 mois, dont elle avait perdu la garde, du 5e étage à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Elle avait ensuite vainement essayé de tuer sa fille de 11 ans avec des médicaments. Elle a été condamnée en 2011 à 12 ans de réclusion criminelle.
En 2005, à Persan (Val-d'Oise), une femme de 20 ans avait jeté son nouveau-né du 6e étage, après avoir dissimulé sa grossesse à ses proches, redoutant d'être mise au ban de sa famille musulmane. En 2008, elle a été condamnée à 4 ans de prison avec sursis.
Et en janvier 2002, à l'issue d'une dispute avec sa compagne, un homme de 31 ans a défenestré du 4e étage leur bébé d'un mois à Montmorency (Val d'Oise), avant de se jeter aussi dans le vide. Blessé, il sera condamné à 13 ans de réclusion en 2004.