Disparues de Perpignan: Peu d’éléments qui donnent de l’espoir

Disparues de Perpignan: Peu d’éléments qui donnent de l’espoir

SOCIETE – Les deux femmes ne donnent aucun signe de vie et le timing de leur disparition est étrange…
M. Go.

M. Go.

Même le procureur adjoint de Perpignan semble ne plus trop y croire. «Si elles étaient vivantes et libres de leur mouvements, elles se seraient manifestées en l'apprenant [la pendaison du père]», a ainsi expliqué Luc-André Lenormand, lundi, lors d’une conférence de presse. Même si officiellement la police judiciaire continue à explorer «toutes les pistes», 20 Minutes fait l’inventaire des éléments qui rendent sceptiques les enquêteurs.

Un timing étrange pour une disparition

Si les deux femmes ont disparu volontairement, le timing de cette fugue semble particulièrement étrange. Allison était en effet particulièrement investie dans le concours de miss Roussillon pour lequel elle avait mis ses études entre parenthèses. «C'était une passion. On faisait d'elle la favorite. Elle avait même arrêté de travailler au salon de coiffure fin juin pour se consacrer pleinement à ce projet», a ainsi confié un ami d'Allison au Parisien.

Le 14 juillet, jour de sa disparition, la jeune a d’ailleurs participé à une réunion de préparation du concours qui doit avoir lieu le 11 août. A la fin de ce rendez-vous, elle demande à Cindy Filipiak, responsable du comité Miss Roussillon: «On se retrouve où et à quelle heure demain ?». Preuve qu’elle a alors encore des projets à court terme, comme aller voir le feu d’artifice avec sa mère, une envie qu’elle a confié à un proche. «Quand Allison ne s'est pas présentée lundi à notre rendez-vous, je me suis inquiétée. Elle était toujours à l'heure. (...) Les autres candidates partagent mon inquiétude, au fond de moi, j'ai terriblement peur», a expliqué Filipiak à France bleu. Une jeune femme passionnée qui décide de tout quitter au moment de la finale… Etrange.

Aucun signe de vie

Après cette réunion du 14, les signes de vie sont quasiment inexistants. Et ces signes ont toujours été rapportés aux policiers de façon indirecte. Selon Francisco Benitez, le père aujourd’hui pendu, les deux femmes seraient rentrées à la maison, auraient préparé leur valise avant que la mère lance: «On s'en va». Ce jour-là, à 17H00, la fille aînée de Marie-Josée Benitez, née d'une précédente union, reçoit selon le parquet un texto provenant du téléphone de sa mère et lui apprenant qu'elles partaient pour Toulouse.

Quelques instants plus tard, les deux téléphones de la mère et de la fille sont désactivés. Aucun des deux comptes en banque n’a depuis été débité. Aucun des profils des réseaux sociaux (Instagram, Facebook, etc) des deux femmes n’ a non plus été actualisé, ce qui rend perplexe les enquêteurs puisque Marie-Josée et surtout Allison étaient particulièrement assidues à ces technologies.



La semaine dernière, les enquêteurs misaient également beaucoup sur le battage médiatique autour de l’affaire. Si la mère et la fille ont décidé de prendre la tangente pour fuir un contexte familal, les inquiétudes de leur proche dans la presse auraient pu les amener à donner des nouvelles. «Depuis la découverte du corps de Francisco Benitez, Marie-Josée et Allison ne se sont pas manifestées. Si elles étaient vivantes et libres de leur mouvements, elles se seraient manifestées en l'apprenant», a ainsi analysé le procureur adjoint de Perpignan, Luc-André Lenormand.

Une fuite rendue compliquée

Les deux femmes auraient donc voulu se rendre à Toulouse. Or, elles n'avaient apparemment pas d'attache dans cette ville. En l'état des investigations, «elles n'ont pris ni la voiture, ni le taxi, ni le train», a expliqué le procureur adjoint. Ni la mère, ni la fille n’étaient d’ailleurs titulaires du permis de conduire. L'exploitation des caméras de vidéosurveillance, à la gare notamment, n'a rien donné, pas plus que l'appel à témoins lancé par les policiers. Dans ces conditions, personne ne semble pour le moment les avoir vues se déplaçant, seules ou accompagnées. Ce qui rend leur disparition d’autant plus inquiétante.