Après Linky, le compteur de gaz Gazpar sur la rampe de lancement

Après Linky, le compteur de gaz Gazpar sur la rampe de lancement

Après le compteur électrique "intelligent" Linky, le gouvernement ...
© 2013 AFP

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Après le compteur électrique «intelligent» Linky, le gouvernement a donné vendredi son feu vert de principe à l'installation de 11 millions de compteurs de gaz communicants Gazpar par GrDF, filiale de GDF Suez qui assure la distribution du gaz naturel.

Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici et son homologue à l'Energie Philippe Martin ont annoncé dans un communiqué «leur soutien -sur le principe- à la généralisation du compteur communicant Gazpar, projet porté par GrDF».

L'approbation «formelle et définitive» de l'installation des 11 millions de compteurs sera donnée «à l'issue des procédures d'appels d'offres lancées par GrDF», et «si l'intérêt de (Gazpar) pour le marché et les consommateurs est bien confirmé».

En cas de feu vert définitif, le déploiement se terminerait «d'ici 2022», selon le gouvernement. Le projet est estimé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) à environ 1 milliard d'euros et pourrait créer 1.000 emplois directs, selon le ministère.

Dans son dossier approuvé par la CRE début juillet, GrDF prévoit d'entamer l'installation vers la fin 2015.

Comme son cousin pour l'électricité Linky, dont la généralisation a été annoncée par Jean-Marc Ayrault le mois dernier, Gazpar peut transmettre automatiquement les relevés de consommation des clients, via un module radio, sans l'intervention d'un agent.

Outre cette économie majeure de coûts, il permettra une facturation réelle de la consommation, et non plus par estimation rectifiée deux fois par an comme actuellement.

Gazpar n'affiche en revanche pas plus d'information que le compteur actuel, mais un relevé quotidien de la consommation sera accessible sur internet.

Selon la CRE, Gazpar permettrait de réduire de 1,5% la consommation, ce qui devrait compenser le surcoût que représentera le nouveau compteur pour le consommateur, estimé à 2 euros par an sur la facture.

Testé à petite échelle

De son côté, GrDF souligne que le surcoût représentera seulement «0,3% sur la facture finale d’un client moyen», et confirme qu'il sera «compensé pour le consommateur par la baisse de sa consommation».

Gazpar a déjà été testé à petite échelle dans quatre régions en 2010-2011, et des expérimentations similaires menées en Irlande et en Angleterre ont montré des économies potentielles de 2 à 3%.

La moitié du budget d'un milliard d'euros sera consacrée aux matériels, tandis qu'un tiers ira à la pose, et le reste au système de gestion des données.

Un premier appel d'offres portant sur la partie matérielle (c'est-à-dire la fourniture des compteurs) a été lancé en mai et sera attribué début 2014, a-t-on indiqué chez GrDF.

Plusieurs autres portant sur la pose seront lancés à partir de l'an prochain et échelonnés sur plusieurs années.

«Le planning actuel prévoit un démarrage du déploiement fin 2015 avec un pilote qui durera un an et concernera 150.000 compteurs», a précisé GrDF dans un communiqué.

«Le déploiement se poursuivra ensuite sur 6 ans, en parallèle sur l’ensemble des régions françaises, avec une montée en charge progressive, pour se terminer en 2022», ajoute le gestionnaire de réseau.

Contrairement à Linky, qui a subi des critiques de diverses natures et fait l'objet d'un bras de fer sur son financement entre ERDF/EDF et les collectivités locales, non encore totalement résolu, le projet Gazpar s'est déroulé jusqu'ici sans fausse note.

Il représente un projet industriel majeur pour GrDF, qui gère près de 200.000 km de canalisations de gaz en France dans près de 10.000 communes.

Quant à Linky, dont le coût global est chiffré entre 5 et 6 milliards d'euros, le Premier ministre avait annoncé début juillet qu'un appel d'offres serait lancé cet été en vue d'installer 3 millions de boîtiers d'ici à 2016, et confirmé un déploiement total (soit 35 millions de compteurs à poser) à l'horizon 2020.

Mardi, le PDG d'EDF Henri Proglio a réaffirmé que son coût serait «gratuit» pour le consommateur, mais que les modalités de financement de l'investissement, qui sera à la charge d'ERDF et sa maison-mère EDF, faisaient encore l'objet de discussions avec le régulateur et les collectivités.

Par ailleurs, dans le secteur de l'eau, certains distributeurs ont commencé à installer depuis plusieurs années des systèmes de compteurs évolués et de télé-relève.

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