CRS agressés à Nice: Trois mineurs mis en examen
20 Minutes avec AFP
Trois mineurs qui avaient blessé mardi deux CRS à Nice ont été mis en examen jeudi pour violences et outrage à personnes dépositaires de l'autorité publique, mais n'ont pas été écroués, a indiqué à l'AFP le parquet de Nice.
Deux d'entre eux, inconnus des services de police, ont été placés sous contrôle judiciaire. Le troisième, connu de la police mais au casier vierge, a été placé sous le régime de la liberté surveillée préjudicielle (service spécialisé dans le suivi des mineurs).
Le parquet avait, lui, demandé un mandat de dépôt pour les trois suspects d'agression, âgés de 17 ans.
Ils sont tous trois poursuivis pour «violences volontaires au préjudice de personnes dépositaires de l'autorité publique commises avec arme et en réunion» et «outrage à personne dépositaire de l'autorité publique».
Les deux fonctionnaires, issus de la Compagnie républicaine de sécurité n°4, basée à Lagny (Seine-et-Marne), avaient été roués de coups sur la promenade des Anglais, en plein après-midi, alors qu'ils étaient en mission de sécurisation, par ces trois mineurs originaires de Seine-Saint-Denis, qui enfreignaient un arrêté municipal interdisant de se promener torse nu en ville.
Les trois jeunes, qui avaient pris la fuite, avaient été interpellés dans la foulée par des policiers arrivés en renfort.
Un fonctionnaire particulièrement matraqué
L'un des fonctionnaires impliqués dans ce contrôle qui a mal tourné avait voulu utiliser sa bombe lacrymogène, mais avait reçu du gaz lorsque celle-ci «s'était ouverte pendant la bagarre», selon une source proche de l'enquête.
L'un des deux policiers avait également été dépossédé de sa matraque par les agresseurs, «particulièrement baraqués», qui s'en sont servis pour le frapper, selon la même source. Un des CRS a eu 30 jours d'ITT pour une fracture au poignet et une entorse cervicale, l'autre un jour pour de multiples contusions, selon le parquet.
Le député-maire (UMP) de Nice, Christian Estrosi, qui est à l'origine d'une proposition de loi visant à alourdir les sanctions pour les violences à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité publique, a adressé jeudi une lettre au ministre de l'Intérieur Manuel Valls pour l'interpeller sur la multiplication de ce type d'agressions.
«Depuis une semaine sur la ville de Nice, pas moins de quatre fonctionnaires (ont été) blessés dans l'exercice de leur fonction», indique-t-il dans sa missive, dont l'AFP a obtenu copie. «Ces actes font écho aux violences vécues à Trappes la semaine dernière», estime l'élu, sollicitant le ministre pour qu'il demande «l'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale de (sa) proposition de loi», déposée en mars