L’ancien Premier ministre Edouard Balladur est soupçonné d'avoir détourné les fonds spéciaux de Matignon pour la présidentielle de 1995, rapporte Le Monde ce mercredi.

Le parquet de Paris a délivré le 18 juillet un document -un réquisitoire supplétif pour «détournement de fonds publics» et «recel»- aux juges chargés du volet financier de l'affaire de Karachi, Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire. Ces derniers peuvent ainsi approfondir leurs recherches sur de présumés détournements de fonds spéciaux du candidat Balladur pour sa campagne électorale.

Soupçons confirmés par l’homme d’affaires Ziad Takieddine

Outre ces fonds, la campagne d’Edouard Balladur aurait également bénéficié de «rétrocommissions» issues de ventes d'armes fin 1994 au Pakistan et à l'Arabie saoudite, rappellent les journalistes. Ces soupçons ont été confirmés par l’homme d’affaires et intermédiaire Ziad Takieddine qui a affirmé, début juillet, avoir reversé aux proches d’Edouard Balladur une partie des sommes perçues en marge de ces ventes en 1994.

Ces soupçons se rapprochant de plus en plus d’Edouard Balladur, les magistrats pourraient se dessaisir de l’enquête à la rentrée au profit de la Cour de justice de la République (CJR), qui vise les ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions, souligne le quotidien.

Edouard Balladur a toujours nié tout financement illicite de sa campagne 1995. Quant aux fonds secrets mis à la disposition des ministres, ils ont été supprimés en 2001 par le gouvernement Jospin, rappellent les journalistes.