Crèches: La création de 275.000 places est entérinée
CRECHES•C'est ce que prévoit la convention signée entre l'Etat et la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf)...20 Minutes avec AFP
La promesse gouvernementale se concrétise. La création de 275.000 places d'accueil pour les jeunes enfants a été entérinée dans la feuille de route de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Désormais fixée pour cinq ans, cette convention a été signée mardi avec l'Etat.
Les ressources du Fonds national d'action sociale (Fnas), qui finance les crèches, les centres de loisirs et d'autres actions en faveur des jeunes, vont augmenter de 7,5% par an, passant de 4,6 milliards d'euros à 6,7 milliards en 2017. Cela doit permettre de financer les 200.000 nouvelles solutions d'accueil pour les 0-3 ans (en établissements collectifs et via des assistantes maternelles) récemment promises par le gouvernement, ainsi que 75.000 nouvelles places à l'école maternelle.
Cette nouvelle convention concrétise le développement d’une politique permettant «aux parents de concilier vie familiale et vie professionnelle», a souligné la ministre déléguée chargée de la Famille, Dominique Bertinotti, dans un communiqué. Mais les collectivités locales, qui cofinancent avec les Caisses d'allocation familiales (CAF) la construction des crèches, ont déjà prévenu que leurs marges de manœuvre étaient extrêmement réduites, ce qui pourrait mettre en péril l'ambition du gouvernement.
Accueillir dans les crèches 10% d'enfants issus de familles pauvres.
La convention prévoit que les trois quarts des nouvelles places seront «déployées dans les territoires où la tension est la plus forte entre l’offre d’accueil et la demande des parents». Car actuellement, les solutions d’accueil varient, selon les départements, de 9 à 80 pour 100 enfants de moins de 3 ans. Un fonds d'accompagnement de plus de 600 millions d'euros devra permettre de répondre aux besoins d'accueil spécifiques, comme des horaires atypiques.
Le texte réaffirme aussi l'objectif, inscrit dans le plan de lutte contre la pauvreté, d'accueillir dans les crèches 10% d'enfants issus de familles pauvres. Les crédits consacrés au «soutien à la parentalité» sont par ailleurs doublés, passant de 50 millions d'euros par an à 100 millions. L'évolution du Fnas doit parallèlement permettre de financer la réforme des rythmes scolaires et la prise en charge des enfants lors des temps libérés dans la journée avec, à partir de 2015, un budget annuel de 250 millions d'euros.
C'est là que le bât blesse, pour la CGT, qui avec FO, n'a pas signé la convention, alors que la CFDT s'est abstenue. «L'argent bloqué pour les rythmes scolaires va s'avérer nettement insuffisant», assure Alain Giacomel, administrateur CGT, qui redoute que les communes soient contraintes en fin d'année de «faire payer les familles pour assurer la poursuite des activités». «En intégrant cette réforme et en mettant tous les moyens sur la petite enfance, on sacrifie la jeunesse», estime-t-il.
Des problèmes d'effectifs
L'autre critique porte sur les effectifs. Car pour répondre à la charge de travail supportée actuellement par les CAF, dont certaines sont régulièrement contraintes de fermer temporairement, l'Etat a autorisé l'embauche immédiate de 700 agents supplémentaires, dont au moins 500 emplois d'avenir.
Mais d'ici à 2017, ces 700 emplois et 1.000 autres devront «être restitués», via le non remplacement de départs à la retraite. Et si le RSA-activité, que le gouvernement entend réformer, était supprimé, 300 restitutions supplémentaires de postes pourraient être envisagées. Une mission de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l'Inspection générale des finances (IGF) devra déterminer en 2015 l'évolution réelle de la charge de travail, en vue d'éventuels ajustements d'effectifs.
D'ici là, les CAF s'engagent à se réformer et simplifier les procédures, avec par exemple la mise en place rapide de la déclaration de grossesse en ligne. Fin 2014, l'ensemble des démarches administratives devraient pouvoir être réalisées par internet. Et pour lutter contre le «non recours» aux prestations, source d'aggravation de la pauvreté, 100.000 «rendez-vous des droits» seront mis en place chaque année, afin de procéder à l'examen de l'ensemble des aides dont peuvent bénéficier les allocataires.