Le rejet des comptes de Sarkozy va creuser les comptes de l’UMP
POLITIQUE – Le Conseil constitutionnel a confirmé, ce jeudi, que le candidat avait dépassé le plafond autorisé de 2,1% lors de la campagne présidentielle de 2012…Vincent Vanthighem
Contrairement à 2008, l’UMP ne devrait pas distribuer des tongs gratuites sur les plages cet été. Le parti n’en a tout simplement plus les moyens. Le Conseil constitutionnel a, en effet, confirmé, jeudi, le rejet des comptes de campagne de la présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy.
En rendant cette décision, les Sages de la rue de Montpensier privent le parti –qui avait avancé les fonds pour son candidat– d’un remboursement de plus de 10 millions d’euros.
Copé dans les bureaux de Sarkozy
Déjà mal en point financièrement, le parti va devoir faire plus que remplacer les petits fours par des cacahuètes pour s’en sortir. «Je réunirai la semaine prochaine le Bureau Politique statutaire de l’UMP afin d’examiner toutes les conséquences de cette décision», a indiqué Jean-François Copé dans un communiqué laconique.
Selon nos informations, le secrétaire général du parti a déjà rencontré, jeudi après-midi, Nicolas Sarkozy pour évoquer cette question. Il a succédé, dans les bureaux de la rue de Miromesnil, à l’avocat Philippe Blanchetier. Visiblement stressé, c’est lui qui a dû annoncer la nouvelle à l’ancien Président. « Je dois le débriefer », a-t-il confié à 20 Minutes, promettant de rappeler avant de couper finalement son portable, comme la plupart des ténors de l’UMP, injoignables pour réagir à cette décision.
Gosguen: «Je ne sais pas comment on va s’en sortir…»
Il faut dire que la situation est problématique. Affecté par les défaites électorales, l’UMP a vu chuter les aides de l’Etat de 38 millions en 2007 à 25 millions en 2012. La baisse des adhérents, et de leurs cotisations, n’a pas permis de redresser la barre.
Pas plus que l’amende de 4 millions pour le non-respect de la parité aux législatives. «Si on ne se fait pas rembourser [les dix millions], ce sera un coup très très dur, avait confié à 20 Minutes fin juin Claude Goasguen, le maire du 16e arrondissement de Paris. En fait, je ne sais pas comment on va s’en sortir…»