Un des membres de la cellule islamiste de Cannes/Torcy visait des magistrats
ENQUETE•Des magistrats antiterroristes étaient particulièrement visés...20 Minutes avec AFP
Un des terroristes présumés, membre de la cellule de Torcy (Seine-et-Marne) démantelée fin 2012, avait écrit à un complice pour lui demander de s'en prendre a des magistrats antiterroristes, lui donnant des explications pour fabriquer un bombe artisanale, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Le destinataire présumé fait partie des trois personnes interpellées lundi et placées en garde à vue.
Responsable présumé de la cellule de Torcy, Jérémie Bailly, qui a été mis en examen et placé en détention provisoire en octobre 2012, avait envoyé une lettre à son complice, un jeune homme né en 1988, a précisé la source judiciaire confirmant une information du Parisien.
Mise en place d'une filière vers l'étranger
Dans ce courrier intercepté fin janvier 2013, et qui avait donné lieu à une enquête supplétive en février, Jérémy Bailly écrivait à son interlocuteur qu'il devait s'armer, lui donnait un mode d'emploi détaillé pour fabriquer une bombe, selon cette source. Il lui suggérait de s'en prendre à des magistrats chargés de l'antiterrorisme à la galerie Saint-Eloi, au Palais de justice de Paris, en particulier l'un des juges chargés de l'enquête sur la cellule de Torcy.
Trois personnes âgées de 19, 21 et 24 ans ont été interpellées lundi et une autre mardi dans le cadre de l'enquête sur la cellule islamiste de Cannes (Alpes-maritimes) et Torcy (Sein-et-Marne).
Quatorze personnes ont déjà été mises en examen dans cette enquête, qui trouve son origine dans l'attentat contre une épicerie juive de Sarcelles (Val-d'Oise) le 19 septembre 2012. Une personne avait été blessée par le jet d'une grenade dans ce commerce.
Cellule composée de nouveaux convertis à l'«islam radical»
L'attaque a conduit au démantèlement en octobre à Torcy et Cannes d'une cellule islamiste composée de personnes ayant pour certaines d'entre elles le profil de délinquants convertis à «l'islam radical».
Le coup de filet d'octobre 2012 avait été marqué par le décès d'un chef présumé de cette cellule, Jérémie Louis-Sidney, tué à Strasbourg par la riposte de policiers sur lesquels il avait tiré alors qu'ils venaient l'arrêter.
Outre les arrestations, l'enquête a permis depuis de découvrir de nombreux éléments susceptibles d'entrer dans la composition d'un «engin incendiaire similaire à ceux utilisés lors de la vague d'attentats commis par le GIA en 1995 et 1996».
Les enquêteurs pensent que plusieurs des suspects poursuivis dans ce dossier ont participé à la mise en place d'une filière visant à rejoindre des groupes armés à l'étranger pour y mener le jihad. Les spécialistes estiment que plusieurs dizaines de Français se sont rendus ou ambitionnent de se rendre en Syrie.