Dons d'organes: «J'ai tout le temps une petite pensée pour mon donneur de cœur»
TEMOIGNAGE•Sans greffe, Idaline se savait condamnée. Témoignage...Audrey Chauvet
«Je me suis dit que c’était fini.» A 25 ans, Idaline Schiele était «une petite personne âgée», peinant à marcher et à monter les escaliers. Victime d’une malformation cardiaque, Idaline a été sauvée par une greffe de cœur, réalisée en 1986 par le professeur Cabrol. Mais celui qu’elle remercie chaque jour, c’est surtout le donneur du cœur.
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«Quand on m’a annoncé qu’il fallait faire une greffe, je ne savais pas ce que c’était mais je n’avais pas le choix. Je vis maintenant depuis 26 ans avec ce cœur grâce auquel j’ai une vie normale, je suis comme tout le monde.» Bien sûr, la greffe nécessite de prendre un traitement à vie pour assurer qu’il n’y ait pas de rejet, mais Idaline est philosophe: «Cela fait partie de la vie quotidienne, on n’y fait plus attention. Et ce n’est rien par rapport à être en vie.»
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Si l’Agence de biomédecine a demandé à Isaline de témoigner dans le cadre de la 13ème journée nationale de réflexion sur le don d’organes ce 22 juin, c’est également parce que son nouveau cœur lui a non seulement sauvé la vie, mais lui a aussi permis de donner la vie. «J’ai eu deux enfants après ma greffe. J’étais tellement pressée de tomber enceinte que cela a étonné la cardiologue qui me suivait.»
Les médecins lui ont conseillé d’attendre deux ans avant d’avoir un enfant. «J’ai attendu deux ans pile», sourit Idaline. Aujourd’hui, cette maman de 57 ans assure que tout le monde autour d’elle, y compris ses enfants, sont d’accord pour devenir donneurs d’organes car «ils ont vu ce qui m’est arrivé». Et elle n’oublie pas la personne qui, à son décès, lui a permis de revivre: «J’ai tout le temps une petite pensée pour mon donneur de mon cœur. Donner un organe est la plus belle chose que l’on puisse offrir.»