Le vinyle fait son come-back dans les bacs
MUSIQUE – Le support, qui connaît un regain d'intérêt, sera au cœur du salon Vintage qui se tient à Paris ce week-end...Mathieu Gruel
«C'est le grand-grand retour du vinyle!» Laurent Journo, qui organise le salon du Vintage de vendredi à dimanche au garage Turenne à Paris (3e), est formel. «Le vinyle revient parce qu'on en a marre de la musique compressée», lance-t-il.
>> Pour lire notre interview du DJ Bob Sinclar, parrain du salon, c’est par ici
Un retour de la hype qui se traduit d'ailleurs en termes de vente. «Lors de la première semaine de commercialisation du dernier Daft Punk, 20.000 copies vinyles se sont vendues», avance l'organisateur du salon, qui s'enrichit cette année de l'opération Vinylsback, où les amateurs de galettes noires devraient pouvoir dénicher «quelques raretés».
Du côté du Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), les chiffres montrent également un frémissement. Les ventes de vinyles ont ainsi augmenté de 19% entre 2011 et 2012, alors même que les ventes de CD chutaient de 10% et les ventes numériques de 5,2%.
Meilleur son
Si le volume des ventes reste marginal par rapport à la totalité du marché, le vinyle recommence à attirer de nouveau. Et pas que les nostalgiques. «Une clientèle de jeunes, qui avait complètement disparue de nos boutiques, fait son retour», constate Larry Debay, qui tient depuis trente ans, avec sa femme, la boutique Exodisc dans le 18e. Selon lui, «beaucoup de 15-20 ans, passés par le format compressé des MP3, sont désormais attirés par ce format».
Ainsi, les vinyles représentent de 70 à 80% de ses ventes quotidiennes. «Ils peuvent acheter le dernier Nick Cave à 25 euros et repartir en plus avec deux disques d'occasion à 3 euros. Ça permet de faire des découvertes», explique le vendeur. Pour lui, c’est sûr: «C’est un format qui restera. Parce qu’il est plus noble, qu’il a un meilleur son. Et aussi pour son côté artistique».
Un objet à encadrer
Car la galette attire les collectionneurs. «C'est typiquement le genre de produit qu'on aime garder», souligne Laurent Journo. «Et puis, c'est transgénérationnel. Qu'est ce que je vais léguer, un disque dur?», sourit-il.
Mais si l’intérêt que lui portent les mélomanes augmente, «celui que lui portaient les collectionneurs n'a jamais vraiment faibli», constate le DJ Bob Sinclar, qui parraine le salon. «Parce que la musique qu'on cherche n'existe pas en CD et très rarement sur YouTube», explique-t-il.
Aussi «parce qu'on a besoin de le toucher cet objet», détaille le DJ. Un objet qui s'écoute, «mais que tu as envie d'encadrer tellement c'est beau».