Peut-on faire confiance aux alternatives de la pilule?
FORUM – Après le scandale sanitaire provoqué par la révélation des risques trombo-veineux liés à la prise de pilules de 3e et 4e générations, le Grand forum Marie Claire 2013 a, cette année, été organisée pour donner la parole aux femmes, et leur permettre d’avoir accès à une meilleure information sur la contraception...Aude Massiot
La Ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, invitée au forum a souligné qu’il est important que «chaque femme aujourd’hui puisse choisir sa contraception» [neuf femmes sur dix sont couvertes par un contraceptif] et pas seulement la pilule. Dans ce but, le gouvernement a mis en place en janvier 2013, un numéro vert gratuit (0 800 63 66 36) pour répondre aux questions sur les méthodes contraceptives. En l’espace d’un mois, il avait déjà reçu plus de 16 000 appels. Et, à la demande du Ministère de la Santé, la Haute Autorité de la Santé a publié sur son site une liste des méthodes contraceptives en fonction de leur efficacité.
«Il n’existe aucun médicament efficace qui ne présente pas de risque»
Pour le Dr Jean-Patrick Sales, directeur de l’évaluation médicale, économique et de la santé publique de la Haute Autorité de la Santé (HAS), les pilules doivent être considérées avant tout comme des médicaments et il n’existe aucun médicament efficace ne présentant aucun risque. Ainsi, bien que les pilules de 3ème et 4ème générations, qui ne doivent être prescrites qu’en deuxième intention, se révèlent deux à quatre fois plus dangereuses que celles de 2ème génération, ces dernières présentent elles aussi des risques trombo-veineux qui ne sont pas négligeables. Bien prescrite, la pilule présente pourtant de nombreux avantages, comme une baisse du risque de cancer ovarien et d’endométriose qui peut provoquer une stérilité, ou encore permet de diminuer le syndrome dépressif prémenstruel, entre autres.
Le grand gagnant du détournement des femmes de la pilule, c’est le stérilet, observe le Dr Odile Buisson, gynécologue et auteure de Sale temps pour les femmes (Ed. Brochet 2013. De plus en plus prescrit, et non plus seulement pour les femmes qui ont déjà eu des enfants, comme c’était trop souvent le cas auparavant. L’implant contraceptif a aussi été choisi par beaucoup de femmes. C’est une méthode hormonale, peu contraignante, mais qui provoque souvent des effets secondaires gênants. Par contre, des contraceptifs comme l’anneau et le patch, qui diffusent des hormones autrement que par voie orale, comporteraient les mêmes taux de risques d’embolie pulmonaire ou d’AVC que les pilules de 3ème génération. Pour les gynécologues, le « moniteur de contraception » de la marque Clearblue n’est pas un mode de contraception efficace.