Ils incendient leur café pour toucher l’assurance et tuent leur fils
JUSTICE – Un couple de cafetiers est jugé, à partir de ce mercredi à Créteil (Val-de-Marne), pour avoir incendié leur établissement dans le but de toucher l’assurance et tué accidentellement leur fils…Vincent Vantighem (avec AFP)
La tentative d’escroquerie à l’assurance s’est terminée en drame atroce. Un homme et sa femme comparaissent de mercredi à vendredi devant la cour d'assises de Créteil (Val-de-Marne) pour l'explosion et l'incendie de leur bar, organisées dans le but probable de toucher l'assurance, mais qui avait provoqué accidentellement la mort de leur fils en 2008.
Placés sous contrôle judiciaire depuis l'automne 2008, ils sont accusés de «destruction d'un bien appartenant à autrui par l'effet d'une substance explosive ou d'un incendie en bande organisée, ayant entraîné la mort d'autrui» ainsi qu'une incapacité de travail pendant plus de huit jours. Ils sont également poursuivis pour «tentative d'escroquerie à l'assurance».
Le frère choqué, la mère gravement brûlée
Dans la nuit du 15 mai 2008, une violente explosion suivie d'un incendie avait ravagé le «Café des Sports» situé dans un petit centre commercial au cœur d'une cité réputée sensible d'Orly (Val-de-Marne) et causé des dégâts au centre commercial. En pénétrant à l'intérieur du commerce totalement détruit, les pompiers avaient trouvé dans les décombres, un corps calciné qui sera plus tard identifié comme celui de Samir, un des fils du couple, âgé de 20 ans.
Sur place, les secours avaient également découvert le frère de la victime, un adolescent de 13 ans très choqué et sa mère partiellement brûlée. Celle-ci sera transportée entre la vie et la mort vers le centre de traitement des grands brûlés de l'hôpital militaire Percy à Clamart (Hauts-de-Seine) mais survivra à ses blessures.
Des incohérences et des contradictions
Dans un quartier en proie à la délinquance et au deal, l'enquête s'orientait d'abord vers la piste criminelle, après que plusieurs témoignages eurent fait état de menaces sur le gérant du bar. Très vite cependant, devant les incohérences et les contradictions des uns et des autres, les investigations bifurquaient et les membres de la famille finissaient par reconnaître que la victime, son frère et sa mère s'étaient rendus au café pour y mettre le feu avec de l'essence achetée par le père.
De multiples incidents avec la clientèle mais aussi l'impossibilité de revendre le commerce auraient décidé la famille à passer à l'acte dans le but probable de toucher l'assurance, une hypothèse qui devra cependant être confirmée lors du procès. L'assureur du café, la Mutuelle des Débitants de Tabac de France (Mudetaf), s'est constituée partie civile dans ce dossier.