«Journée de solidarité»: 2,4 milliards pour quoi faire?
SOCIAL•Cette journée de travail non rémunérée, qui correspond au lundi de Pentecôte pour 20% des salariés, rapporte 2,4 milliards par an pour des «mesures très concrètes et utiles» a assuré lundi la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie Michèle Delaunay...C.P. avec AFP
Créée après la canicule de l'été 2003, cette journée de solidarité avait initialement été fixée au lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est organisée «à la carte», certaines entreprises supprimant un jour de congés ou de RTT et d'autres l'offrant à leurs salariés. Résultat : en ce lundi de Pentecôte 2013, un Français sur cinq est au travail. Mais les recettes sont elles au rendez-vous.
«Perte de lisibilité»
Cette journée de travail non rémunérée, «rapporte 2,4 milliards par an qui vont, et je m'y engage, bien en direction des personnes âgées et des handicapés», a indiqué lundi Michèle Delaunay sur RFI.
Ces fonds «sont bien utilisés de manière favorable» et financent «des mesures très concrètes, très utiles» pour «augmenter le nombre de personnels autour des personnes âgées» ou «contribuer à l'aide à domicile», a-t-elle ajouté.
L'utilisation des recettes provenant de la journée de solidarité fait débat depuis sa création, une partie non consommée étant mise en réserve.
Michèle Delaunay a en outre reconnu que les «aménagements» pour appliquer cette journée ont fait «perdre de la lisibilité» au dispositif.
«Ce ne sont qu'à peu près 20% des salariés qui travaillent de fait le lundi de Pentecôte donc ça perd de la lisibilité», constate Mme Delaunay, «d'autant plus qu'on peut segmenter ce jour travaillé en faisant une heure de temps en temps».
Une grande réforme «à la fin de cette année»,
Plus généralement, la ministre a réaffirmé que sa réforme pour améliorer la prise en charge des personnes âgées serait présentée «à la fin de cette année», pour un vote en 2014.
«Nous ferons ce grand projet de loi. Nous ne l'annonçons pas tous les trois mois mais nous le ferons», a-t-elle dit.
Attendue depuis la canicule meurtrière de 2003, cette réforme avait été promise puis repoussée plusieurs fois sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy pour des raisons budgétaires.