TÉMOIGNAGESElles sont passées au stérilet, avec ou sans gynéco

Elles sont passées au stérilet, avec ou sans gynéco

TÉMOIGNAGESes internautes de «20 Minutes» nous expliquent pourquoi et comment elles ont opté pour ce moyen de contraception, souvent boudé par les Françaises...
Christine Laemmel

Christine Laemmel

Pays du «tout-pilule» depuis les années 1970, la France pourrait prendre un nouveau tournant. D’après des chiffres récents du ministère de la Santé, les ventes de stérilet auraient augmenté de 42% au premier trimestre 2013. Conséquence des polémiques liées aux pilules de dernières générations, sûrement, leurs ventes étant en effet en recul de 37%. Qu’est-ce qui pousse les femmes à se diriger vers le stérilet? La transition est-elle si facile?

Interrogées par 20 Minutes, cinq internautes nous confient une envie de «naturel», incompatible avec les hormones libérées par les pilules contraceptives. Peu à peu, certaines surmontent le manque d’information sur le stérilet et osent contrer ces médecins, qui «freinent des deux pieds» à l’idée de leur poser un dispositif intra-utérin.

«Mon généraliste ne m’a jamais parlé d’autres options que la pilule»

«Mon généraliste ne m’a jamais parlé d’autres options que la pilule.» Le constat de Cindy rejoint celui de beaucoup d’internautes. La pilule est reine. Natacha a dû changer de gynécologue, la sienne insistant pour lui poser un stérilet avec hormones, «alors que c’est justement les hormones dont je ne voulais plus», s’indigne-t-elle. Pourquoi un tel acharnement? «Peut-être une idée reçue, avance-t-elle, nullipare = hormonal, mère = cuivre?». Idem pour Carole. Sa gynéco lui a tout simplement dit: «Je ne pose pas de stérilet aux femmes nullipares [qui n’ont jamais été enceintes]», nous écrit-elle, lapidaire. Une situation qui explique sans doute le quasi-monopole des pilules en France. Pour la lâcher, bien obligées de se prendre en main, Carole, Cindy et Estelle, ont dû faire sans les généralistes et les gynécologues.

Echaudée par une mauvaise expérience avec un gynéco, Cindy a achevé son virage vers le stérilet, en discutant «avec des mamans bio, sur des forums et via le Relais Brindilles dont [elle s’] occupe, avant de [se] le faire poser par la sage-femme qui [la] suit». Plus «accessibles et à l’écoute» que les médecins, elles seraient aussi moins frileuses que ces derniers.

Les sages-femmes sont «plus orientées sur le quotidien de la patiente»

Estelle, installée en Espagne, confirme. Au-delà des Pyrénées, les gynécos ne sont qu’exception, limités aux cas pathologiques. Les autres femmes sont suivies par une sage-femme, «plus orientée sur le quotidien de sa patiente que sur un automatisme appris à l’université», estime Estelle. Lorsqu’elle a décidé de basculer vers un mode de contraception sans hormones, c’est sa sage-femme qui a pris rendez-vous pour elle chez un gynécologue. Celui-ci s’est borné à lui placer le stérilet. Si tout va bien, elle le reverra dans cinq ans. «Je pense que cette différence change considérablement le rapport des femmes avec le stérilet et avec ses options de contraceptions. Le rapport sage-femme/patient est un rapport de confiance plus proche de celui de femme-femme, femme-mère, femme-copine que de celui de femme-médecin».

Sujette à de fréquentes infections rénales, Claire a dû envisager d’autres options que la pilule. Après l’anneau et l’implant, c’est finalement, «comme un dernier recours», que le stérilet a «enfin» été abordé par sa gynécologue. Pas de sage-femme dans ce cas, mais beaucoup d’attente.

Un an après la pose de son dispositif intra-utérin, le scandale des pilules est passé par là et a servi d’amplificateur. «Je me suis dit que je n’étais pas la seule, confie Claire, et qu’on avait vraiment tout faux.» Malades ou pas, certaines femmes se sont en tout cas décidées à ne plus «ingurgiter d’hormones», à ce moment-là.

«Depuis, beaucoup de femmes autour de moi ne savent pas quoi faire, explique Claire. Elles m’interrogent de plus en plus sur le stérilet. La prise de conscience est là», et commence apparemment à être suivie d’actions.