«Dodo la Saumure» raconte sa vie en eaux troubles
•Son "blaze" est célèbre depuis le scandale DSK: "Dodo la Saumure", ...© 2013 AFP
Son «blaze» est célèbre depuis le scandale DSK: «Dodo la Saumure», mis en examen dans l'affaire de proxénétisme du Carlton, raconte avec une gouaille à la Michel Audiard sa vie de petit voyou devenu parrain dans un livre un brin complaisant mais réjouissant.
C'est de ses activités de patron de «bars à hôtesses» à la frontière franco-belge, tolérées en Belgique bien qu'illégales, que Dominique Alderweireld a tiré le surnom de «Dodo la Saumure», en référence à la solution saline dans laquelle sont plongés... les maquereaux.
Mon surnom «peut prêter à sourire, mais je le prends aussi comme une marque de respect, il souligne un bon état de conservation...», écrit-il.
A la fin du livre, un glossaire, «Le Dodo pour les naves», explique aux non-affranchis (naves ou caves) les subtilités de vocabulaire du «taulier».
Le sexagénaire natif du nord de la France, modeste cambrioleur devenu dirigeant d'un «bar montant», d'un réseau de machines à sous, conseiller immobilier d'Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire, puis patron de maisons closes en Belgique, est soupçonné d'avoir fourni des prostituées à des clients d'hôtels de luxe lillois, dont le Carlton, ce qu'il a toujours nié avec véhémence.
«Ma profession suscite de la curiosité, voire des fantasmes. Je suis en quelque sorte victime d'une distorsion cognitive (...). Ces bloqués du ciboulot ont oublié que la femme de Périclès tenait un bordel», relève Dodo dans cette autobiographie où il revendique sa profession comme noble.
«Mondialement célèbre»
Lui qui affirme: «depuis que je connais les voyous, j'apprécie les flics» y donne notamment sa version de l'affaire dite du Carlton dans laquelle est également impliqué Dominique Strauss-Kahn, «une affaire qui m'a rendu mondialement célèbre», ironise l'auteur.
«Plus que d'autres, les magistrats lillois ne supportent pas ma personnalité», s'amuse Dodo, avouant manier souvent le deuxième, voire le troisième degré.
A la demande du parquet de Lille, il a été placé sur écoute et évoque le nom de DSK lors d'une conversation, peu après l'affaire du Sofitel de New York.
«Quelle aubaine, cette écoute, Dodo la Saumure mouillé avec DSK!», poursuit celui qui se dit féru de philosophie, admire Napoléon et Al Capone.
Déjà condamné à deux reprises en France pour proxénétisme, Dominique Alderweireld a écopé en juin 2012 d'une peine de cinq ans de prison avec sursis en Belgique. Il poursuit pour sa part en diffamation le magazine Be pour avoir écrit qu'il était soupçonné avec sa compagne Bea d'avoir employé des mineures dans ses bars à hôtesses. Le tribunal rendra sa décision le 31 mai.
(«Moi, Dodo la Saumure» - Dominique Alderweireld, avec la collaboration de Jean-Pierre Saccani - Denoël - 176 p. - 17 euros - Sortie le 23 mai).