L’actrice américaine
Angelina Jolie a révélé par le biais d’une tribune dans le
New York Times avoir subi une ablation préventive des seins pour diminuer ses risques de développer un cancer du sein, le même qui a tué sa mère alors âgée de 56 ans. Dans quel cas, la mastectomie est-elle préconisée? Qu’implique cette chirurgie? 20 Minutes fait le point avec Olivier Caron, onco-généticien (spécialiste des cancers héréditaires) de l’institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne).
Angelina JolieL’actrice américaine
Angelina Jolie a révélé par le biais d’une tribune dans le
New York Times avoir subi une ablation préventive des seins pour diminuer ses risques de développer un cancer du sein, le même qui a tué sa mère alors âgée de 56 ans. Dans quel cas, la mastectomie est-elle préconisée? Qu’implique cette chirurgie? 20 Minutes fait le point avec Olivier Caron, onco-généticien (spécialiste des cancers héréditaires) de l’institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne).
New YorkL’actrice américaine
Angelina Jolie a révélé par le biais d’une tribune dans le
New York Times avoir subi une ablation préventive des seins pour diminuer ses risques de développer un cancer du sein, le même qui a tué sa mère alors âgée de 56 ans. Dans quel cas, la mastectomie est-elle préconisée? Qu’implique cette chirurgie? 20 Minutes fait le point avec Olivier Caron, onco-généticien (spécialiste des cancers héréditaires) de l’institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne).
Quand peut-on envisager une mastectomie préventive chez une femme?
L’ablation des seins est une mesure préventive pour les femmes ayant un risque très élevé de développer un cancer du sein ou des ovaires du fait d’une anomalie des gènes BRCA1 ou BRCA2. Ces gènes empêchent la prolifération incontrôlées des cellules mammaires, une anomalie peut bloquer leur action.
Comment une femme peut-elle savoir si elle porte l’anomalie?
La suspicion de prédisposition peut se constater d’après deux caractéristiques. Un nombre plus élevé de cas de cancers du sein dans une même famille que la normale. Par exemple, si dans une même famille, trois soeurs développent un cancer ou une mère et ses filles, on peut penser que ces femmes portent l’anomalie. Autre caractéristique pouvant alerter sur une possible prédisposition: le développement d’un cancer chez une femme jeune.
Mais comment en être certain?
Dans le cas de situations décrites ci-dessus, une analyse génétique permettra de confirmer ou non l’anomalie. «Mais le fait de ne pas trouver d’anomalies sur les gènes BRCA1 et BRCA2 ne signifie pas pour autant que les prédispositions au développement de cancer du sein sont écartées», précise le Dr Olivier Caron. Pour le cas où l’anomalie est détectée sur une personne, des tests peuvent être réalisés sur les autres membres de la famille.
Que se passe-t-il lorsque l’anomalie est détectée?
Les femmes prédisposées sont sous surveillance accrue. Dès 30 ans, elles réalisent des mammographies et IRM tous les ans. Cette surveillance n’empêche en rien le développement d’un cancer, juste de pouvoir le détecter suffisamment tôt le cas échéant.
Dans quels cas une femme choisit la mastectomie préventive?
«Cette chirurgie n’est envisageable que si et seulement si la certitude de l’anomalie a été faite», insiste l’onco-généticien. On détecte cette anomalie génétique chez 2.000 femmes par an environ, ce qui est minime comparé au 52.100 cancers du sein constatés en France en 2010 (chiffres Inserm). Et environ 5 à 10% de ces patientes choisissent la solution de la mastectomie.
Que change l’opération pour ces femmes?
Dans tous les cas, «nous médecins expliquons les implications d’une telle intervention qui n’est pas anodine et proposons cette option dans le cadre de notre obligation d’information», rappelle Olivier Caron. Bien que les femmes bénéficient d’une reconstruction mammaire post-opératoire, bien souvent leur corps change après l’opération, leur poitrine n’est plus la même, cela peut modifier leur vie, leur rapport à la nudité, au couple et au contact physique au niveau de la poitrine qui n’a plus la même sensibilité. Il leur est donc nécessaire de se réapropprier ce nouveau corps. Mais tout un suivi psychologique est mis en place pour les aider tout au long du processus: de la suspicion de la prédisposition à l’après-ablation. Enfin et surtout les femmes se sentent soulagées une fois l’opération réalisée. Leur risque de développer un cancer est quasi nul et très loin du risque existant chez n’importe quelle femme.