Reclus de Monflanquin: début du procès en appel à Bordeaux

Reclus de Monflanquin: début du procès en appel à Bordeaux

Le procès en appel de Thierry Tilly, condamné à huit ans de prison en première instance pour avoir manipulé et conduit à leur ruine une famille de notables, un temps surnommée "les reclus de Monflanquin", s'est ouvert lundi matin à Bordeaux.
© 2013 AFP

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Le procès en appel de Thierry Tilly, condamné à huit ans de prison en première instance pour avoir manipulé et conduit à leur ruine une famille de notables, un temps surnommée «les reclus de Monflanquin», s'est ouvert lundi matin à Bordeaux.

Pantalon et polo à manches longues noirs, M. Tilly s'est installé dans le box vers 09H40. Dès l'ouverture des débats, un vif échange l'a opposé au président de la Cour Michel Barrailla, M. Tilly commentant à plusieurs reprises la lecture de ses précédentes condamnations. «Vous répondrez quand je vous donnerai la parole (...) Vous voulez que votre procès se tienne?», lui rétorque le président. «Pourquoi pas, M. le président?», glisse le prévenu, avant de se faire plus déférent.

«Il lui est impossible d'accepter une décision qui l'a présenté comme un être machiavélique», avait indiqué avant l'ouverture de l'audience son conseil, Me Alexandre Novion.

Jacques Gonzalez, co-prévenu en première instance de M. Tilly, condamné à quatre ans de prison mais qui s'est désisté le 9 avril de son appel, est le «marionnettiste» qui s'est «joué de la personnalité tourmentée» de Tilly, a encore soutenu l'avocat, une thèse déjà plaidée en première instance.

«Grâce aux expertises et aux témoignages» des parties civiles, «la Cour pourra comprendre ce qu'est la sujétion psychologique», reconnue en première instance, a déclaré de son côté Me Daniel Picotin, l'un des avocats des de Védrines.

Nous allons «replonger dans quelque chose que nous avons vécu» pendant des années, a dit à la presse l'une des victimes présumées de M. Tilly, Ghislaine Marchand. «C'était un cauchemar terrible. Plus j'avance et plus je me rends compte à quel point nous avons été esquintés».

Thierry Tilly comparaît seul devant la Cour d'appel de Bordeaux, après le désistement de M. Gonzalez. Le 13 novembre, le tribunal correctionnel de Bordeaux avait condamné les deux hommes à indemniser les victimes de leur préjudice matériel (un peu plus de 4,6 millions d'euros au total) et de leur préjudice moral (505.000 euros).

Le tribunal avait condamné M. Tilly à huit ans de prison, considérant qu'il s'était appuyé sur «la situation, l'histoire et le fonctionnement» des de Védrines, des aristocrates du Sud-Ouest.

Il a su «exploiter les failles (...) mésententes (...) rivalités (...) et mesquineries» d'une famille par une série de «pressions et de techniques psychologiques», notaient les juges, dénonçant «l'extrême gravité des faits».

Le procès doit s'achever vendredi.

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