EDUCATIONLes séjours linguistiques pour les tout-petits en pleine progression

Les séjours linguistiques pour les tout-petits en pleine progression

EDUCATIONSelon l’Unosel, les parents n’hésitent plus à faire partir très tôt leurs enfants à l’étranger...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Les voyages linguistiques ne sont plus l’apanage des ados et les 7-12 ans sont de plus en plus nombreux à partir. Une tendance confirmée mardi par l’Unosel (Union nationale des organisations de séjours éducatifs, linguistiques), qui dévoilait ses chiffres annuels. «Plus d’un tiers des organismes constatent une augmentation des séjours pour les 7-12 ans, car les parents ont conscience que plus les enfants sont jeunes, plus ils sont réceptifs aux langues étrangères. A cet âge, on a moins d’inhibition», souligne Gérald Soubeyran de l’Unosel.

Une demande portée par la concurrence scolaire exacerbée et par la crise. Car les parents sont plus que jamais conscients de l’importance de la maîtrise des langues étrangères pour trouver un emploi, à l’instar de Nathalie, dont la fille, Agathe, 9 ans, partira lors des vacances de Pâques dans une école de langue sur l’île de Wight, via l’organisme Nacel. «L’apprentissage de l’anglais est une priorité à mes yeux. Lorsqu’elle était en CP et en CE1, Agathe suivait déjà des cours d’initiation. Elle a des facilités et une bonne oreille. Des qualités qu’elle va pouvoir capitaliser avec ce séjour linguistique.»

Une pédagogie plus ludique

Les organismes prévoient d’ailleurs une pédagogie plus ludique, adaptée à ce public: «Le matin ils ont généralement 1h30 de cours de langues et l’après-midi ils pratiquent l’oral en faisant de la cuisine, en préparant un spectacle ou en créant un petit film… Il existe aussi des séjours à thème, autour d’Harry Potter, par exemple», décrit Gérald Soubeyran. Et pour satisfaire l’exigence élevée des parents en matière de sécurité, l’encadrement des élèves est renforcé: «On compte généralement un adulte pour trois à cinq enfants, ça favorise l’ambiance cocooning», souligne Gérald Soubeyran.

Reste à s’assurer que l’enfant soit suffisamment autonome pour supporter le dépaysement… et à sortir son chéquier. «Une semaine à l’Ile de Wight coûte près de 900 euros, mais c’est un investissement utile», estime Nathalie. Des tarifs qui vont presque du simple au double selon l’Unosel. «Pour un séjour de 15 jours, il faut compter de 1.500 à 2.500 euros», précise Gérald Soubeyran.

Les séjours dans des centres de langues… en France

Certains parents étant réticents à sentir leurs enfants loin d’eux, les organismes ont aussi développé les centres de séjours linguistiques en France. Sandrine a ainsi envoyé l’an dernier ses deux jumelles de 8 ans et son fils de 10 ans dans un «American Village Camp» de Nacel. «Je trouvais que c’était rassurant qu’ils soient à 45 minutes de la maison. En cas de coup dur, j’aurais pu venir les rechercher. Ils ont pu mettre en pratique leurs bases de la langue anglaise grâce aux professeurs et aux animateurs anglophones. A cet âge, ils sont de véritables éponges, ce qui leur permet d’assimiler très vite une autre langue. Ils ont adoré le programme, très ludique, qui prévoyait des thèmes pour chaque jour, comme "les indiens d’Amérique". Avec des résultats probants au final, car ils savent désormais se débrouiller en anglais». Pour quinze jours de séjour, Sandrine a déboursé 1.500 euros par enfant. «C’est un sacré budget, mais je ne le regrette pas.»