Procès Dalmasso à Nice: La fille adoptive jure avoir été «manipulée» par le meurtrier présumé
JUSTICE•Un temps mise en examen pour complicité, Lucie Dalmasso a été innocentée mais reste, pour la famille de son père, l'instigatrice du meurtre...Fabien Binacchi
Elle aura passé sept heures à la barre. Sept heures durant lesquelles Lucie Dalmasso n'aura cessé de répéter à l'adresse des neuf jurés qu'elle a été «manipulée» par Edno Borba Da Silva. La fille adoptive de Christophe Dalmasso était entendue à Nice, lundi, au sixième jour du procès qui doit faire toute la lumière sur le meurtre de son père, perpétré en septembre 2003.
La jeune femme de 31 ans n'a cessé de charger tout au long de débats pesants son ex-petit ami brésilien, accusé mais aujourd'hui en fuite.
«C'est un mythomane»
«Je suis convaincue qu'il est coupable», a-t-elle répondu à la présidente de la cour d'assises Anne Segond. «C'est un mythomane. Et moi, j'avais de la merde dans les yeux», a répété Lucie Dalmasso, expliquant que «Borba» lui avait fait croire pendant des mois que son père se cachait au Brésil. Posée, elle évoque son «papa» et... se contredit parfois.
La présidente insiste. L'avocate de la jeune femme Me Sylvie Noachovitch s'emporte: «vos questions sont dirigées!» Le ton monte et la salle est évacuée quelques minutes.
Un temps mise en examen pour complicité, puis innocentée par deux non-lieux, Lucie Dalmasso intervenait sur le banc de la partie civile, aux côtés de la mère de la victime, Renée, et de ses deux frères, Laurent et Jean-Luc Dalmasso. La jeune femme reste cependant pour la famille l'instigatrice du meurtre. «Tu ne m'as jamais acceptée», a lancé Lucie, en larmes, à l'adresse de sa grand-mère. «Et toi, tu n'as jamais respecté mon chagrin», a rétorqué Renée Dalmasso, avant une nouvelle interruption. Le verdict est attendu en fin de semaine.