Paris: Deux policiers tués dans une course-poursuite par un chauffard ivre
FAITS-DIVERS•Le chauffard a été placé en garde à vue pour «homicide involontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique»...Corentin Chauvel, Anne-Laëtitia Béraud, avec William Molinié
Deux suspects ont été interpellés après la mort de deux policiers dans un accident survenu ce jeudi matin peu avant 6 heures dans le nord de Paris sur le périphérique intérieur, entre la porte de la Chapelle et la porte de Clignancourt, a annoncé le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Un troisième policier a été blessé et son pronostic vital est engagé, a déclaré une source policière à 20 Minutes.
Le véhicule, 4x4 Range Rover, surveillé depuis les Champs-Elysées pour un «comportement douteux», a été pris en chasse par un véhicule de police. Dans la course-poursuite, le Range Rover a «percuté par l'arrière» un véhicule de la BAC Paris de nuit, qui a fait des tonneaux. Selon le reporter de 20 Minutes sur le lieu de l'accident, le véhicule de police a été éventré, un impact étant également visible à l'avant du 4x4. La police scientifique et technique a procédé sur les lieux à des analyses.
«Ces gens-là ont voulu tuer mes collègues»
Sur les lieux du drame, Christophe Crépin, du syndicat Unsa-Police, a détaillé à notre journaliste qu'«un appel général avait été lancé, suite à la mise en surveillance d'un véhicule qui avait un comportement très particulier sur les Champs-Elysées». «Mes collègues se sont ensuite positionnés sur le périphérique, pour tenter de ralentir le véhicule et procéder à son interpellation dans de bonnes conditions».
Le syndicaliste précise que «le conducteur n'a pas trouvé mieux que de percuter violemment par l'arrière mes collègues, faisant faire des tonneaux à leur véhicule, qui était marqué "police". Donc ils ne pouvaient pas ignorer qu'il s'agissait de fonctionnaires à l'intérieur». «C'est délibérément que ces gens-là ont voulu tuer mes collègues. Nous sommes tous, nous les syndicats, très heurtés par l'attitude de ces individus», ajoute le policier.
Visite du ministre de l'Intérieur
<object classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000"width="640" height="480"codebase="http://fpdownload.macromedia.com/get/flashplayer/current/swflash.cab"> <param name="movie" value=" http://player.ooyala.com/player.swf" /><param name="bgcolor" value="#000000" /> <paramname="allowScriptAccess" value="always" /> <param name="allowFullScreen"value="true" /> <param name="flashvars"value="embedCode=dveXJpOTombSmYnUwieoA5a4T7g9iLR7" /> <embed src="http://player.ooyala.com/player.swf" bgcolor="#000000" width="640"height="480" name="ooyalaPlayer" align="middle" play="true"loop="false" allowscriptaccess="always"type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true"flashvars="embedCode=dveXJpOTombSmYnUwieoA5a4T7g9iLR7"pluginspage="http://www.adobe.com/go/getflashplayer"> </embed> </object>
Le conducteur du 4x4 âgé de 22 ans était en état d'ébriété et «en défaut de permis». Connu des services de police pour possession de stupéfiants et vols à la roulotte, le jeune homme apparaît dans 20 fiches du Système de traitement des infractions constatées (STIC), a déclaré une source policière à 20 Minutes. Le passager de 20 ans, lui aussi en état d'ébriété, est inconnu des services de police. Les deux hommes ont été placés en cellule de dégrisement au commissariat du 4e arrondissement de Paris. Le chauffard a été placé en garde à vue pour «homicide involontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique», a précisé une source judiciaire à l'AFP.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, «s'est rendu à 10h dans les locaux de la Bac nuit de Paris», boulevard Bessières (XVIIe), à laquelle appartenaient les deux victimes. Auprès des collègues des policiers tués et blessés la nuit dernière, le ministre de a fait part de son «émotion», et leur a apporté son «soutien», a déclaré le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet.
Le ministre «comprend» et «partage l'immense émotion des policiers après cette tragédie qui rappelle (...) la dangerosité des missions remplies par les forces de l'ordre», a dit le porte-parole. Il «a tenu à réaffirmer aux policiers son entier soutien dans cette épreuve et sa volonté que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de cette tragédie». Manuel Valls a «condamné le comportement criminel des deux chauffards, contre lesquels il espère qu'une sanction exemplaire sera prononcée». «Le ministre présente ses condoléances aux familles et aux proches des policiers et souhaite que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de ce drame».
De son côté, le président de la République François Hollande a tenu à exprimer, ce mardi après-midi, sa «profonde émotion» après la mort des deux policiers.