SANTÉUne salle de shoot va être expérimentée à Paris

Une salle de shoot va être expérimentée à Paris

SANTÉn octobre, Marisol Touraine avait indiqué qu'elle espérait «lancer en France l'expérimentation des salles de consommation de drogue d'ici la fin de l'année»...
M.Gr. avec AFP

M.Gr. avec AFP

Matignon a donné son feu vert pour tenter l'expérience d'une salle de consommation de drogue à Paris, ont indiqué ce mardi à l'AFP les services du Premier ministre, confirmant une information de France Culture. En octobre dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait indiqué qu'elle espérait «lancer en France l'expérimentation des salles de consommation de drogue d'ici la fin de l'année».

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C'est la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies) qui est chargée de la mise en place de cette expérimentation, avec le ministère de la Santé, a ajouté Matignon, qui n'a pas précisé de calendrier de mise en oeuvre, ni le lieu d'implantation de cette salle dans la capitale.

Ces salles, qui s'adressent à un public de toxicomanes de rue, précarisés et en rupture, doivent leur permettre de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d'hygiène et sous supervision de personnels de santé. Elles ont donc pour pour vocation de diminuer les risques de contamination, notamment par l’hépatite C ou le VIH, en distribuant du matériel stérile à des usagers qui consomment d’ordinaire des produits dans des conditions les mettant en danger.

Déjà présent dans un dizaine de pays

Aussi appelées centres d'injection supervisés, salles de consommation à moindres risques (SCMR) ou encore «salles de shoot» pour les moins enthousiastes, elles étaient jusqu'ici illégales en France, tout comme la consommation de drogue, mais existent dans près d'une dizaine de pays dont la Suisse, les Pays-Bas et l'Allemagne. Mis à part ce projet d'expérimentation à Paris, plusieurs autres projets, portés par des associations, sont à l'étude à Marseille ou Bordeaux.

En 2010, un rapport de l'Inserm soulignait que dans huit pays où elles existaient, ces salles avaient permis «une amélioration de la santé» des toxicomanes, une réduction des comportements à risque et une «pacification» de leurs quartiers d'implantation.