SANTESida: Un vaccin bientôt testé dans la ville de Marseille

Sida: Un vaccin bientôt testé dans la ville de Marseille

SANTEDes essais vont être menés pendant un an sur 48 personnes séropositives volontaires...
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Des essais cliniques d'un vaccin contre le sida vont être menés à partir de février et pendant un an à la Conception, à Marseille (5e), auprès de volontaires séropositifs*. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a donné son autorisation le 24 janvier à leur démarrage. «L'efficacité de ce vaccin a été démontrée dans des expériences in vitro et in vivo sur l'animal, en particulier des macaques», explique l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM).

«Nous devons attendre la fin des essais»

Le vaccin doit faire produire au système immunitaire des anticorps capables de neutraliser la protéine «Tat», pour «transactivating». Elle joue le rôle de garde du corps des cellules infectées et empêche l'élimination de ces dernières. L'objectif est donc de démontrer que le vaccin peut permettre aux patients de ne pas suivre de trithérapie, le traitement médicamenteux pour les personnes infectées par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH).

«Ce n'est pas la fin du sida, nous ne sommes pas là pour crier victoire, affirme Erwann Loret, le chercheur au CNRS qui a mis au point le vaccin. Nous devons attendre la fin des essais pour dire que nous avons une solution pour le début de la fin du sida.» La publication des résultats est prévue en juin 2015.

Un placebo utilisé

Au total, 48 volontaires seront répartis en quatre groupes. Les patients des trois premiers groupes recevront trois injections sous cutanées à des doses différentes et à un mois d'intervalle. Un placebo sera injecté au quatrième groupe. Ni les patients ni les médecins ne savent à quel groupe est administré le placebo. «Nous gardons les patients deux heures après chaque vaccination pour les éventuels effets secondaires», indique Sophie Morange, médecin au centre d'investigation clinique de l'AP-HM.

Après l'arrêt de la trithérapie des volontaires pendant deux mois et après s'être assuré que la charge virale reste indétectable pour un certain nombre de patients, la dose optimale de vaccin à administrer pourra être déterminée. En cas de succès, quarante autres patients seront traités avec la dose optimale du vaccin et quarante avec un placebo, pour démontrer l'efficacité du vaccin sur un nombre de patients significatif.