Militantes kurdes tuées à Paris: Un homme a été mis en examen
JUSTICE•Le parquet a ouvert une enquête pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste»...M.P. avec agences
Un homme a été mis en examen ce lundi pour l'assassinat de trois militantes kurdes à Paris, le 9 janvier dernier, a indiqué le procureur. Plus tôt, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» dans le cadre de l'enquête sur la mort des trois femmes, a-t-on appris de source judiciaire.
Deux Kurdes de 39 et 30 ans avaient été placés en garde à vue la semaine dernière dans le cadre de l'enquête sur ce triple assassinat lié, par les responsables de la communauté kurde, à la relance du processus de paix entre Ankara et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le suspect servait parfois de chauffeur pour l'une des victimes
Le plus jeune a été déféré dans la nuit de dimanche à lundi et sera présenté ce lundi matin à un juge d'instruction en vue d'une mise en examen, a-t-on appris de source judiciaire. Il s'agit d'un Kurde de 30 ans né en Turquie, habitant La Courneuve (Seine-saint-Denis) et membre de l'entourage «proche» des victimes, selon une source proche du dossier.
La garde à vue du second a été levée, a-t-on appris de même source.
Le suspect, qui servait parfois de chauffeur pour l'une des victimes, avait déjà été entendu par les enquêteurs avant son placement en garde à vue jeudi.
Traces de poudre
Des contradictions ont été relevées par les enquêteurs dans le récit de son emploi du temps le jour des meurtres, grâce notamment à plusieurs témoignages et aux images de la vidéo-surveillance. «Il serait également a priori l'un des derniers à l'avoir vue vivante», selon l'une des sources.
L'homme a donc été reconvoqué jeudi, mais a nié face aux enquêteurs toute implication dans ces assassinats. «En revanche, il n'a rien voulu expliquer sur ses contradictions. Confronté aux éléments que les enquêteurs lui ont avancé, il n'a rien voulu dire», a assuré cette source.
Selon une source proche du dossier, confirmant une information révélée par 20 Minutes dimanche, des traces de poudre, des résidus de tir, ont été retrouvés sur l'un de ses vêtements. Mais le résultat des expertises n'était pas encore connu lundi.
Une organisation «terroriste»
Les trois femmes, dont l'une a participé à la fondation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont été tuées de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan, à Paris, le 9 janvier dernier. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a évoqué la piste d'un règlement de comptes interne à la rébellion kurde pour expliquer le meurtre des trois militantes.
Le PKK, qui a pris les armes en 1984 afin d'obtenir un statut d'autonomie pour les Kurdes de Turquie, est considéré comme une organisation «terroriste» par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne.