AGRESSIONUn médecin agressé par un détenu à la maison d'arrêt de Villepinte

Un médecin agressé par un détenu à la maison d'arrêt de Villepinte

AGRESSIONLe personnel de l'établissement a fait valoir son droit de retrait...
M.Gr. avec agences

M.Gr. avec agences

Sauf urgence, aucune consultation ne sera assurée ce mardi à la maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Tout le personnel employé à l’unité de consultations et de soins ambulatoire (Ucsa) de la prison ont fait valoir leur droit de retrait., après l'agression, lundi, d'un ophtalmologue de l'établissement, rapportait Le Parisien.

Le médecin a été blessé lundi matin de plusieurs coups de ciseau au visage par un détenu venu consulter dans l'infirmerie de la maison d'arrêt de Villepinte, a-t-on appris de sources concordantes.

Détenu «en furie»

L'ophtalmologue, qui donnait des consultations dans l'unité médicale de la prison, a été attaqué par un détenu «en furie» dans la matinée, a décrit une infirmière présente sur les lieux au moment de l'agression et qui a requis l'anonymat. Il tenait «un demi-ciseau affûté» et un stylo surmonté de lames de rasoir a été retrouvé sur lui lors de la fouille après l'agression, a-t-elle expliqué.

Cette version des faits a été confirmée par la préfecture de Seine-Saint-Denis. «Le médecin, blessé près de l'oeil, a été hospitalisé», a-t-on précisé, évoquant une «agression très brutale» par un «détenu qui était en suivi psychiatrique». Le médecin «a de multiples plaies suturables au visage, son oeil gauche a triplé de volume et il a été vu en urgence par un autre ophtalmologue car il n'est pas sûr qu'il retrouve la vue», estimait l'infirmière, lundi, alors que ce mardi on pouvait lire sur Le Parisien.fr que la victime ne devrait finalement pas perdre l’usage de son œil.

Problème toujours non résolu

Toujours selon l'infirmière, la douzaine de soignants présents a exercé son droit de retrait lundi après-midi, n'examinant que les patients relevant d'une «urgence vitale», et l'ont à nouveau exercé ce mardi matin. Sauf urgences et consultations des arrivants, aucun rendez-vous médical ne sera en effet assuré à la maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis à Villepinte

Le médecin avait «déjà eu une altercation il y a quelques semaines» avec le détenu, qui était venu à l'unité médicale pour «voir le psychiatre» lundi matin, a-t-elle ajouté. «Cet acte, il l'avait préparé», a affirmé à l'AFP Jérôme Massip, secrétaire général du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) non gradés. Selon lui, le détenu avait été transféré à la maison d'arrêt en mai 2012 depuis l'Espagne, où il avait été condamné en mars 2011 à sept ans de prison pour tentative d'assassinat.

«Cette agression illustre le problème toujours non résolu de l'incarcération des personnes relevant davantage d'un établissement psychiatrique que d'un établissement pénitentiaire», estime le syndicat dans un communiqué.

«Il n'y avait jamais eu d'agression sur le personnel en blouse blanche, par contre les insultes c'est notre lot quotidien», a souligné l'infirmière, disant «en avoir marre de (se) taire, d'aller travailler la peur au ventre pour une prime de risque de 97,69 euros» par rapport aux infirmiers en hôpital. «J'aime mon métier, mais on voudrait un peu plus de sécurité et un peu plus de respect».

Le détenu, d'abord enfermé dans le quartier disciplinaire, a ensuite été placé en garde à vue au commissariat de Villepinte, selon la préfecture.