JUSTICELa soeur de Marie Agnès Bedot: «Une de nos dernières discussions portait sur la question de l'erreur judiciaire»

La soeur de Marie Agnès Bedot: «Une de nos dernières discussions portait sur la question de l'erreur judiciaire»

JUSTICELors du procès de Marc Machin, qui devrait être acquitté jeudi, Véronique Girard, la sœur de la victime, est revenue sur cette «affaire hors norme»...
William Molinié

William Molinié

L’on aurait tendance à oublier la victime. Véronique Girard, la sœur de Marie Agnès Bedot, assassinée par David Sagno en décembre 2001 au pont de Neuilly, l’a replacée, pendant quelques instants, au cœur des débats de la cour d’assises. Mercredi, elle a rappelé aux jurés que sa sœur n’aurait jamais «supporté l’idée d’être liée à une erreur judiciaire».

Elle-même avocate inscrite au barreau de Paris, elle a expliqué qu’une «des dernières discussions» qu’elle avait eue avec Marie Agnès Bedot portait sur «la question de l’erreur judiciaire». «Elle avait une aversion viscérale pour l’injustice. Elle me questionnait beaucoup sur ces affaires», a-t-elle témoignée.

Puis désignant Marc Machin : «A l’époque où il nous était désigné comme l’auteur d’un meurtre, il n’y avait ni haine ni esprit de vengeance. Nous ne voulions pas un coupable à tout prix et encore moins un faux coupable. […] Jamais, je n’aurais pu me satisfaire d’un faux coupable.»

«Elle n’est plus une personne, c’est un dossier»

« Ni moi ni mon avocat n’avions de certitudes. Il s’est trouvé qu’un verdict de culpabilité a été prononcé, puis confirmé. On admet que c’est la vérité. Elle s’impose, car ça veut dire que c’est fini. Quand au mois de mars 2008, David Sagno tombe du ciel, il vient détruire ce qui a été construit et ouvre la porte à une violence inouïe», a-t-elle poursuivi.

Véronique Girard estime que «Marc Machin a une réparation à attendre de ce procès». Impatiente qu’il s'achève, dit-elle, pour «mettre un terme au récit publique de la mort de [sa] sœur». «Cette femme est morte de manière barbare. Dans cette histoire judiciaire, elle n’est plus une personne, c’est un dossier, des rapports, une affaire.»

«Je suis dépossédée de la personne qui était ma sœur. La fin de cette histoire judiciaire va me rendre ma sœur», a-t-elle conclu.