Marc Machin rejugé pour meurtre cette semaine
JUSTICE•Blanchi par la Cour de révision, il espère être acquitté...Vincent Vantighem
Il commence à bien connaître le palais de justice de Paris. Mais c'est sans doute la première fois que Marc Machin aborde un procès aussi sereinement. Condamné à dix-huit ans de prison, en 2001, pour le meurtre d'une jeune femme sous le Pont-de-Neuilly, le jeune homme a obtenu, en avril 2010, l'annulation du verdict. A cette date, la Cour de révision a également ordonné la tenue d'un nouveau procès pour «meurtre» qui débute donc ce lundi aux assises de Paris.
«On repart de zéro, confie son avocat Louis Balling. Sauf que la réalité n'est plus du tout la même qu'en 2001.» Car depuis, un autre homme, David Sagno a en effet reconnu avoir commis le meurtre du Pont-de-Neuilly. Agé de 34 ans, ce sans domicile fixe a même donné une foule de détails sur le rituel auquel il s'était livré ce soir de 2001, innocentant de fait Marc Machin.
«Il est très en colère»
Le procès qui se tient toute cette semaine devrait donc, sauf surprise, déboucher sur l'acquittement définitif de l'accusé. «Si les jurés ont suivi un peu cette affaire, leur conviction doit déjà être forgée, pense Louis Balling. Je sais bien qu'il y aura des questions sur une possible complicité entre Sagno et Machin mais il n'y a pas de doute.» Lors de ses aveux, David Sagno a, en effet, assuré qu'il ne connaissait pas et n'avait jamais rencontré Marc Machin. Ce dernier devrait donc profiter de l'audience pour régler ses comptes avec ceux qui l'ont amené à passer sept ans derrière les barreaux. «Il est en colère, reconnaît son avocat. Et dans ce genre de procès, je crois que je le laisserai dire ce qu'il a sur le cœur. Il a été perturbé par la prison.»
Libéré en 2008 à la suite des aveux de Sagno, Marc Machin a été ensuite condamné dans une autre affaire pour «agressions sexuelles» en 2010. «Tout le monde peut faire des erreurs, confiait à l'époque à 20 Minutes, son père. Je regrette juste qu'il n'ait pas été soigné lors de son premier séjour en prison».