Jugé pour avoir envoyé des balles de 9mm à Nicolas Sarkozy et consorts
JUSTICE•Thierry Jérôme est jugé, ce lundi, pour avoir envoyé des menaces de mort signées de nom de la «Cellule 34»...Vincent Vantighem
«A chaque instant, une munition pourra se trouver percutée et son métal vous exploser la tête.» Quand, en 2009, Thierry Jérôme décide d’envoyer ce message à une trentaine de personnalités politiques, il prend soin de glisser dans l’enveloppe une balle de 9 mm pour être sûr d’être pris au sérieux. Ce lundi, il est appelé à la barre de la dizième chambre du tribunal correctionnel de Paris pour tenter de justifier son geste. «C’est un pauvre gars qui a eu des problèmes psychologiques, a prévu de plaider Matthieu Croizet, son avocat. Face au juge, il a avoué avoir “ fondu un plomb ”.»
34 comme le département de l'Hérault
A l’époque des faits, le «plomb» en question a inquiété les plus hautes autorités de l’Etat. Les destinataires –Nicolas Sarkozy, François Fillon et plusieurs ministres– chargent la sous-direction anti-terroriste de remonter la piste des lettres signées par une mystérieuse «Cellule 34». Le nombre ne doit rien au hasard. Les traces ADN relevées sur les courriers conduisent les enquêteurs jusqu’à Hérépian, un petit village de l’Hérault, département numéro 34. En forçant la porte, les policiers découvrent un homme invalide tenant des propos confus.
«Un anarcho-républicain malade»
Se définissant comme un «anarcho-républicain», Thierry Jérôme, 56 ans, prétend alors avoir agi pour que les gens «ruent dans les brancards» et «manifestent». «Les médicaments qu’il prenait lui faisaient perdre ses repères, justifie son avocat. Il aurait dû être suivi psychologiquement. Il ne l’a pas été mais c’est homme n’était pas dangereux.» Si Nicolas Sarkozy ne s’est pas constitué partie civile, Rachida Dati, Frédéric Lefebvre et Philippe de Villiers notamment ont choisi de réclamer des comptes à cet homme. «Mon client a reçu une balle par La Poste, justifie Alexandre Varaut, avocat de Philippe de Villiers. Mais nous ne réclamerons que quelque chose de symbolique.» Thierry Jérôme, lui, encourt cinq ans de prison.