UFC Que Choisir: Gare aux compléments alimentaires à la levure de riz rouge
Avec Sipa
L'UFC-Que Choisir met en garde lundi contre les compléments alimentaires à base de levure de riz rouge. L'association de consommateurs tire la sonnette d'alarme sur leurs conséquences sur la santé et leur incapacité à réduire le cholestérol.
L'UFC-Que Choisir a analysé des compléments à base de levure de riz rouge, censés aider à réduire le cholestérol, et a saisi les autorités sanitaires «sur les risques posés par la vente en libre-service de ces produits». Elle demande que «ceux-ci soient soumis à la réglementation spécifique des médicaments». Selon l'UFC, ces pilules «sont au mieux inutiles, au pire dangereuses et dans tous les cas muettes sur les précautions d'emploi et les effets secondaires».
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) n'autorise à communiquer sur la baisse du cholestérol qu'au-dessus de 10 milligrammes de monacoline K, or selon cette enquête, huit produits sur dix commercialisés contiennent moins de 10 milligrammes. Autre problème, pour les deux produits contenant plus de 10 milligrammes de monacoline K, on entre alors dans l'univers des médicaments nécessitant une prescription, note l'UFC, ajoutant que cela implique la présence de toxine potentiellement dangereuse pour les reins.
Contre-indications et effets secondaires
«Aucun d'entre eux n'indique correctement les contre-indications, effets indésirables ou interactions qui sont en revanche obligatoires sur les médicaments. Ce mutisme est d'autant plus grave qu'il existe notamment des contre-indications pour les femmes enceintes, des interactions possibles avec d'autres anticholestérols et des effets indésirables possibles sur les muscles», précise le communiqué de l'association.
L'UFC-Que Choisir a saisi la Haute autorité de santé (HAS) et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) «pour qu'elles se prononcent sur l'opportunité de rattacher ces produits à la réglementation spécifique aux médicaments plus protectrice pour les consommateurs».
Dans l'attente de cet avis, l'association de consommateurs demande à l'instance de répression des fraudes (DGCCRF) de faire retirer toute référence au cholestérol pour les teneurs inférieures à 10mg de monacoline K, d'interdire la commercialisation pour les teneurs supérieures à cette valeur, et à l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) d'examiner en urgence les risques posés par une utilisation de ces produits sans contrôle médical.