SOCIETETarnac: Coupat se confie pour mieux disparaître

Tarnac: Coupat se confie pour mieux disparaître

SOCIETECe lundi, Julien Coupat, leader supposé du groupe de Tarnac, a accepté de parler devant une dizaine de journalistes...
Aurélie Delmas

Aurélie Delmas

Près de quatre ans après son arrestation, Julien Coupat, soupçonné d'être à l'origine de sabotages de lignes SNCF en 2008, a accepté de briser le silence lundi devant une dizaine de journalistes. Mercredi, les avocats du groupe de Tarnac doivent donner une conférence de presse à l’Assemblée nationale.

Durant l’affaire, Julien Coupat, suspecté d’avoir posé des crochets sur le caténaire d’une ligne à grande vitesse, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, s’est très peu exprimé. Ce lundi, en compagnie d'un autre mis en examen, Mathieu Burnel, l’homme de 38 ans est revenu sur le dossier pendant quatre heures. Il conteste tout. En l’absence de ses avocats, il s’est prêté au jeu des questions, mais à refusé d’être photographié et de s’exprimer devant des micros ou des caméras. Pour Rue 89, dont un journaliste était présent, «l’objectif est clair : porter les derniers coups de boutoir à une affaire agonisante». «C’est une conférence de presse qui n’en est pas une, justifie Julien Coupat, la seule façon de sortir de la dernière chose qui pourrait rester de l’affaire de Tarnac : la "figure" de Julien Coupat» rapporte Le Monde.

Julien Coupat accuse un espion anglais

Sur ces états d’âmes, il ne s’apesantit pas. Coupat confie simplement en avoir assez de sa vie sous contrôle, «tout peut être retenu contre vous, ça vous rend la vie insupportable», cite L'Express.

En revanche, Julien Coupat revient sur l’affaire. Il affirme n’avoir jamais participé à des manifestations violentes à Evian ou en Grèce, à des réunions conspiratrices à New York ou Nancy. Il affirme que toutes ces révélations ont été véhiculées par Mark Kennedy, un espion anglais «mythomane» infiltré dans le milieu altermondialiste.

Apparaître pour disparaître

Sur la fameuse nuit du sabotage et les faits qui lui sont reprochés, Julien Coupat se dit innocent. «A Paris, nous étions sous une surveillance pesante et nous avions envie de passer le week-end en amoureux, en toute discrétion. Pendant une heure et demie ou deux heures, sur les petites routes, nous avons joué au chat et à la souris avec les flics» explique-t-il aux journalistes. Avec sa petite amie, Yldune Lévy, ils ont dormi à proximité du lieu du sabotage, dans leur voiture, et sont repartis dans la nuit à Paris. Alors que les enquêteurs viennent de se rendre compte que la carte bancaire de Yildune Lévy, a été utilisée à Pigalle à 2h44 le 8 novembre 2008, Julien Coupat confirme qu’ils se sont arrêtés pour tirer de l’argent et acheter des cigarettes.

Julien Coupat ne s’était plus exprimé depuis 2009, il avait alors accepté de répondre par écrit aux questions d’un journaliste du Monde. Son intervention de lundi est, pour lui, le moyen de se faire oublier « Pendant un certain temps, apparaître c’était comparaître devant je ne sais quel tribunal médiatique, a-t-il expliqué. Maintenant, le seul moyen de disparaître, c’est d’apparaître».